La plante

  • La Maile

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Alyxia stellata (J.R. & G. Forst.) Roem. & Schult.

Liane buissonnante de grande importance dans la forêt et la tradition hawaïenne, la Maile peut intéresser les scientifiques car son étude est riche et de nombreux domaines restent à explorer !

Histoire taxonomique

La Maile fait partie de la famille des Apocynacées. La Maile hawaïenne a d’abord été nommée Alyxia oliviformis, en rapport avec son fruit qui ressemble à une olive. De ce fait elle était reconnue comme endémique des Îles Hawaï.

 

 

En 2002, le taxonomiste Middleton a utilisé comme critère la taille et la forme étoilée de la fleur pour la renommer Alyxia stellata et l’inclure dans un groupe beaucoup plus large qui se retrouve dans tout le Pacifique.
Middleton lui-même a admis que des recherches étaient nécessaires pour donner à la maile hawaïenne un statut de sous-espèce ou de variété. En effet, les variétés de Maile d’Hawaï se distinguent des autres Alyxia stellata du Pacifique par des ovaires glabres et un bouton floral plus petit.

La classification de Middleton, faite à partir de méthodes obsolètes, ne satisfait pas vraiment les botanistes. C’est pourquoi à Hawaï, ce sont les noms traditionnels qui sont majoritairement employés pour désigner les variétés. Les savoirs populaires permettent des références plus fines et plus justes que le nom latin.

 

 

Description et variétés

La Maile est une liane buissonnante ou buisson lianescent. Elle se sert des autres espèces comme support pour grandir et peut atteindre la canopée à plus de 60 mètres de hauteur en fonction du support.

Il existe 3 noms hawaïens pour décrire la Maile en fonction de son stade d’évolution. Kuhonua est la jeune pousse, le mot signifie littéralement "se tenir droit sur le sol". Moekahi désigne le plant, et Maile l’adulte, qui peut produire des fruits.

Les variétés principales hawaïennes sont nommées d’après les cinq déesses de la légende de La’ieikawai. On trouve aussi mention dans la mythologie hawaïenne des quatre ou cinq "soeurs Maile" qui sont des esprits gardiens de la forêt. Les noms des soeurs sont les 5 variétés "reconnues" de Maile hawaïenne basées essentiellement sur la morphologie de la feuille :
- Maile ha'i wale (maile aux feuilles fragiles) : petites feuilles arrondies
- Maile lau li'i (maile aux petites feuilles) : feuilles étroites et pointues
- Maile lau nui (maile aux feuilles larges)
- Maile pakaha (maile aux feuilles émoussées) : feuilles rondes
- Maile kaluhea (maile à la senteur douce)

Dans les années 70, Saint John, botaniste, a fait une classification selon la taille et forme des feuilles et a trouvé plus d’une dizaine de variétés de Maile, onze ou treize selon les rapports.

Parmi ces variétés supplémentaires, la Maile lau li’i li’i qui a de très petites feuilles est la plus connue. Une chercheuse a récemment retrouvé dans de vieux journaux la mention de la Maile lau lipo lipo qui se traduirait par maile aux feuilles sombres.

La grande variation dans la forme et la taille des feuilles de Maile a été depuis longtemps reconnue aussi bien par les savoirs populaires (Beckwith 1940) que par les botanistes (Hillebrand 1888, St. John 1975, Wagner et al. 1990, Mabberley 1998, Middleton 2002). Les variations de la feuille pourraient être dûes non pas uniquement à la variété de Maile mais aussi à son écotype, son environnement.

Le nombre de feuilles par noeud est également variable. La Maile peut présenter 2, 3 ou 4 feuilles par nœud. Une chercheuse a trouvé une maile avec 6 feuilles par noeud.

Les fleurs sont blanches teintées de vert ou de jaune. Elles comportent cinq pétales et cinq sépales. Les fruits mûrs sont de couleur violet foncé et se présentent par deux, trois ou quatre. Chaque fruit contient une graine.

Quelle que soit sa variété, la Maile est connue pour son parfum. C’est la présence de coumarine dans la sève qui donne sa fragrance si particulière à la plante. Les Mele, chants traditionnels Hawaïens, célèbrent aussi bien le fameux parfum de la Maile que ses lieux d’origine.

Habitat et milieu

Suite à la nouvelle classification de Middleton en 2002, ce dernier a indiqué qu’Alyxia stellata était répandue dans toutes les îles du Pacifique. On la trouve sur toutes les îles de l’archipel d’Hawaï sauf d'après des écologues sur Kaho’olawe et Ni’ihau. Il est très probable que la Maile ait été présente sur ces îles mais que les fortes perturbations de leur habitat aient entraîné leur disparition (Wagner et al. 1990). Cependant, les cartes de répartition de l'USGS montrent une probable présence sur ces deux îles.

Les lieux les plus célébrés dans les Mele (chants traditionnels) pour leur Maile sont Kohiahi sur l’île d’Oahu et Panahewa, vers Hilo, sur Hawai’i island (Grande île).

Historiquement on pouvait trouver la Maile entre 50 et 2000 mètres d’altitude, dans tous les milieux secs ou humides, ouverts ou forestiers. La Maile est souvent considéré comme une plante de forêt tropicale alors qu’elle pousse dans une grande variété de milieux.
Cependant, les recherches de Tamara Wong sur le type de substrat préférable pour la Maile ont montré que le sol de forêt tropicale était le meilleur substrat car les années sèches, le sol reste plus humide. Le taux de croissance est similaire mais le taux de survie des jeunes pousses est meilleur.

La Maile, par sa présence au niveau du sol et sa taille est une plante très importante écologiquement, elle a une grande influence sur le milieu dans lequel elle vit. Elle aide notamment à la pénétration de l’eau vers les couches basses du couvert forestier et à la rétention de l’eau au niveau du sol.

Si Alyxia stellata est un objet de recherche pour les taxonomistes, la Maile dans toutes ses variétés est plébiscitée aussi bien par les botanistes locaux et les praticiens culturels que par les habitants des îles Hawaï dans leur diversité.

Sources : recherche de terrain et interviews en avril 2015 ; publications : Hillebrand 1888; Kalakaua 1888 ; Beckwith 1940 ; Pukui 1942 ; St. John 1975 ; Wagner et al. 1990 ; Abbott 1992 ; Mabberley 1998 ; Middleton 2002 ; Whitehead 2006 ; Wong 2011. Remerciements particuliers aux chercheurs et écologues suivants : Tamara Wong, Namaka Whitehead, Kara Ueki, Jim Jacobi, Sam Ohu Gon.

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