Gerardmer, 22 juin 2009
Cette journée a tenu ses promesses, en tout cas pour moi... Parce que pour l'Arnica, c'est un peu différent !
Un peu après 7h00 ce matin, nous avons pris avec Hélène la route pour le Markstein, où se déroulait la réunion de préparation et de lancement de la cueillette de l'Arnica. Initiée par Vosges Développement, elle réunissait les représentants de laboratoires pharmaceutiques (Boiron, Weleda, Wala), des cueilleurs, des collectivités locales, le représentant du Parc Naturel Régional, les brigades vertes et un cabinet d'étude. Seuls grands absents pour les parties prenantes signataires de la convention, les agriculteurs.
Et pourtant ! Principaux acteurs mis en cause lorsque l'on parle de régression des zones d'Arnica, leur présence aurait pu contribuer à cet effort de dialogue que tous partageaient.
Ce problème des pratiques agricoles (engrais, chaulage, fauche) a donc été abordé, ainsi qu'un autre thème important : la date de cueillette. Quand faut-il la lancer, sachant que certains avaient déjà commencé à cueillir, d'autres attendaient la réunion, tout cela alors que l'abondance de l'Arnica cette année est peu enthousiasmante ?
Pour moi, cette réunion abordait tous les thèmes au cœur du sujet. Et pour tous les acteurs présents aussi. L'Arnica représente une vraie filière économique, et plus que cela, un patrimoine vosgien à préserver d'urgence.
Si vous souhaitez en savoir plus, tous ces éléments seront bien sûr prochainement synthétisés dans les pages sur "la plante".
Après la réunion, nous avons été constater des dégâts repérés par des cueilleurs témoins sur une prairie pourtant classée comme "remarquable", c'est-à-dire qu’elle contient des espèces à protéger. Les boutons étaient morts sur leur tige, avant éclosion. Certaines tiges étaient "frisées", alors que l'Arnica est droite. D'autres plantes voisines étaient aussi touchées. Que s'était-il passé ? L'agriculteur exploitant avait-il failli à ses engagements ? A priori pourtant il ne faisait pas partie des plus hostiles à la convention, et il parait inconcevable qu'il se risque à perdre les aides qu'il touche en suivant les règles de protection. Ce n'est a priori pas non plus le gel... La question est posée, quant à la réponse...
Après un déjeuner où j'ai pu poursuivre ma cure de fromage local tout en continuant à écouter attentivement les opinions des uns et des autres sur l'Arnica, je suis allée avec Hélène suivre quelques cueilleurs. Pendant qu'ils récoltaient les fleurs ou les plantes entières, j'ai moi récolté quelques témoignages très intéressants !
Pour finir la journée, j'ai revu Valérie Auroy, qui décidément est d'une grande aide, pour une discussion et des documents qui vont me permettre d'en apprendre toujours plus sur l'Arnica.
En tout cas si je retiens une chose aujourd'hui, ce sont les efforts mis en place pour arriver à s'accorder sur la protection de l'Arnica. Ce n'est pas facile de construire le dialogue et l'échange, et c'est vraiment bien d'essayer et de faire avancer les débats, même si cela doit passer par l'expression de certaines rancœurs et désaccords. J'étais donc ravie d'assister à cet effort collectif !