Kuala Trg., 13 mars 2009
Aujourd’hui, c’est vendredi. La Malaisie est un pays musulman, mais en fait en fonction des états les jours de week-end sont différents : à KL, c’est le samedi et dimanche, et dans le Terengganu, c’est vendredi et samedi. Pas forcément pratique pour les échanges au sein du même pays mais ils sont habitués. Et le vendredi à Kuala Terengganu, on a vraiment l’impression d’une ville fantôme !
Avec Suhaimi et Akhim le chauffeur du MTIB, nous sommes alors partis visiter un établissement qui ne ferme jamais : un hôtel. Assez loin de la ville, l’hôtel Warisan Pahlawan est constitué de vieilles maisons en chengal tout à fait charmantes. Quelques crans au-dessus de mes guesthouses habituelles niveau prix et confort… Pourtant, les propriétaires habitent une grande maison en béton à côté. Les maisons en bois n’intéressent vraiment que les touristes ! Ces propriétaires nous ont comme d’habitude formidablement accueillis. A 10h00 du matin, ils nous ont offert du thé, du sirop d’hibiscus, du riz à la noix de coco, du poisson, du "keropok" (sorte de mélange de farine et de poisson broyé frit dans l’huile), et un grand plateau de fruits. Dans ces moments, être végétarienne est une bonne excuse pour n’accepter que le thé et le sirop !
La fille des propriétaires, étudiante en pharmacie, m’a fait faire le tour, c’était vraiment très beau. Puis elle et son amie m’ont initiée à des jeux traditionnels. Ce que jusqu’à présent je connaissais sous le nom d’awalé, un jeu africain, est ici considéré comme un jeu venant de Malaisie et répondant au nom de cong kapak. Différentes initiations et fous rires plus tard, la mère a été chercher une de ses tenues pour que je m’habille "local" : tunique, jupe, foulard, bijoux de foulard, tout y était. En fait c’était un moment très fort. Plus qu’une séance de déguisement, c’était un partage et une invitation à faire partie des leurs, et Ibu, la maman, a été aussi touchée que moi. Nous nous sommes remerciées mutuellement avec émotion lorsqu’il a fallu prendre congé.
Dans l’après-midi, Suhaimi et Akhim reprenaient la route vers Kuala Lumpur, alors que moi je restais sur place pour travailler un peu, puis prendre quelques jours de repos avant l’arrivée de Sanjit le photographe.
J’ai donc passé le reste de la journée à organiser mes notes et trier toutes les informations des derniers jours. Il n’y avait rien d’autre à faire : sans transport et un vendredi, la ville n’est pas réellement praticable…