Kuala Besut, 20 mars 2009
Mes quelques jours de "vacances" terminés, me voici de retour sur la Péninsule.
En attendant Sanjit, qui doit me rejoindre ce soir pour notre "Opération Côte Est", je me suis rendue vers la halle aux poissons pour aller voir les bateaux de pêche qui y déversent leur cargaison. L’étrange sensation d’être une femme étrangère au milieu de ces marins qui discutaient sur les bateaux, faisaient leur lessive, se lavaient sur les ponts,… Les déchargements et négociations étaient finis, chacun vaquait à ses occupations.
Les réactions à mon apparition avec appareil photo et petite caméra étaient variées, souvent rigolardes. J’ai commencé à discuter avec un jeune capitaine qui parlait quelques mots d’anglais, Ariffih. Il m’a expliqué que son bateau était en chengal , comme tous les autres (je m’en doutais !). Le sien a été construit en 1974, sept hommes y travaillent. Quand je lui ai dit que je faisais une recherche sur le chengal, il m’a d’abord dit "chengal is very good", puis "you working National Geographic ?". Non non, Plante & Planète, c’est beaucoup mieux !
Ces vieux bateaux sont assez impressionnants, et très charmants avec leur cabine à plusieurs mini-étages. Ce n’est pas le confort maximum pour travailler mais les marins sont intrinsèquement capables de supporter des conditions de vie assez rudes, non ? Ces bateaux ont aussi une certaine grâce sur l’eau, leur forme est immédiatement repérable, ils évoquent tellement de choses, de la nature à la culture.
Pour rêvasser sur ce thème, j’ai quand même retraversé le pont pour les regarder de loin, me soustrayant ainsi aux remarques grivoises des marins qui avaient arrêté leurs occupations routinières pour profiter de l’attraction du jour.