KL, 10 mars 2009

Ma journée a commencé un peu plus tard que d’habitude, avec un premier rendez-vous à 11h00. J’en ai profité pour aller acheter de nouveau ma pommade chinoise 999. Je ne sais toujours pas ce qu’elle contient, c’est écrit en chinois, mais elle est vraiment efficace sur les piqûres…

Puis je me suis rendue au Malaysian Timber Industry Board, un organisme officiel chargé de réguler, contrôler, et promouvoir les ressources forestières malaisiennes. Ils m’ont accueillie avec un programme de visites pour les prochains jours. Je ne m’y attendais pas du tout ! Des e-mails, que je n’avais pas reçus, étaient censés me transmettre toutes les infos pratiques… Je pensais avoir un rendez-vous d’une heure, et voilà que j’étais prise pour les trois prochains jours, sur la côte Est dès le lendemain. Je leur ai fait modifier le programme car j’avais un rendez-vous prévu le lendemain matin, et puis j’ai annulé le WE "rapaces" auquel je devais me rendre avec Sanjit. A part ce chamboulement d’emploi du temps, ce programme est une aide formidable dans ma recherche : ils m’ont prévu des entretiens avec les utilisateurs du chengal, constructeurs de bateaux, sculpteurs, hôtels de luxe. Je pensais devoir tout faire seule, ce qui aurait pris du temps, voilà donc un coup de pouce appréciable...

Nous avons commencé avec une introduction sur l’exportation du chengal, puis la visite d’une boutique artisanale qui vendait des objets en chengal : bancs, panneaux décoratifs, balançoire, têtes de lit… Un peu encombrant à rapporter pour l’expo mais une bonne idée des prix pratiqués : une porte sculptée vaut 4 500 Ringgit (presque 1 000 euros), une tête de lit 1 200 (260 euros), et un pilier central de maison, qui n’était pas à vendre, était affiché à 324 000 RM (70 500 euros)…

Nous avons repris la voiture pour visiter le FRIM, que j’avais déjà visité le dimanche avec Sanjit. J’ai été cette fois reçue dans la grande salle, comme une déléguée officielle du gouvernement français !
La chercheuse Dr Raja Barizan, spécialiste des projets de replantation de dipterocarpacées (la famille du chengal), qui mène le seul projet de recherche sur la replantation du chengal, m’a fait une présentation powerpoint d’une heure sur l'arbre. Les interviews dans la forêt péruvienne me paraissent loin, bienvenue dans un pays développé !
Passée cette première surprise, c’était vraiment très intéressant, notamment la partie sur les différentes techniques testées pour replanter. Quand je lui ai demandé quelle était l’origine de ces programmes sur le chengal, sa réponse a été également intéressante : lorsque le gouvernement malaisien s’est penché sur les spécificités industrielles du pays par rapport à ses voisins et la stratégie d’expertise forestière, il s’est rendu compte que le bois de teck était plus spécifique à la Thaïlande et à l’Indonésie, et qu’il ne leur servait à rien d’essayer de rivaliser. Alors que le chengal n’existe plus qu’en Malaisie. Le gouvernement a donc décidé de miser sur cette espèce pour développer une industrie non concurrentielle. Le problème, c’est que cela risque de prendre du temps. D’où les efforts pour trouver des techniques de plantation efficaces et plus rapides, tout en gardant les propriétés du bois. S’il met du temps à pousser, c’est qu’une structure aussi solide met du temps à se former. Une stratégie à long terme !
Trouver les conditions idéales d’exposition et de sol pour faire gagner 20/25 ans à la croissance de l’arbre tout en gardant ses propriétés est le défi qui s’est lancé le Dr Raja Barizan. Bonne chance !

Après la troisième collation de la journée (que l’on ne peut pas refuser sous peine de vexer les hôtes), nous sommes revenus en ville. Je me suis posée pour travailler dans un petit restaurant bio à deux pas de mon hôtel, où je trouve une ambiance sympathique, du calme, une table pour étaler mes papiers, une climatisation modérée, et un très bon thé ! Aujourd’hui je m’attarde un peu plus que d’habitude car un orage vient d’éclater et des trombes d’eau se déversent sur la ville. Il paraît que c’est pire sur la côte Est.

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