Lima, 4 sept 2008
Je suis arrivée tôt ce matin à Lima, capitale du Pérou. Bien qu'un peu fatiguée du voyage, je suis vraiment heureuse d'être là: le projet Plante & Planète, imaginé il y a déjà un an et demi, se concrétise enfin !
Comme il pleuvait et que le froid me gagnait, je me suis refugiée dans une sorte de café spécialisé dans les tisanes médicinales, à deux pas de la "pensión" où j’ai posé mon sac. Une bonne introduction pour essayer les plantes locales… J'ai donc choisi un thé de "uña de gato", la griffe de chat, réputée pour ses propriétés multiples. Sur le sachet, le mélange décrit comprenait : de la "uña de gato", "cola de caballo" (colle de cheval ? euh, mon espagnol est un peu rouillé…), "muña y chuchuhuasi". Je ne sais pas quelles sont ces plantes, mais cela signifie certainement que je vais être très en forme !
Après un tel remontant, j'ai continué à déambuler dans les rues humides de la capitale. Au coin d'une bâtisse, faisant face à une église, je me suis retrouvée devant un stand d'objets religieux, vendant du Palo Santo… Quelques heures après mon arrivée, déjà sur la bonne piste ! Tout en sachant que c'était de la mauvaise qualité, j'ai quand même acheté un sachet pour 2 Soles (0.5 €), surtout pour avoir le temps de lire les instructions figurant sur le paquet. La belle étiquette a retenu mon attention. Elle indique que pour purifier un lieu, il faut fumigéner le mardi et le vendredi. Renseignements pris auprès de ma logeuse, c'est parce que ces jours sont bénéfiques pour la communication avec les esprits… L'étiquette, décidemment une mine de renseignements utiles, suggérait également de brûler les bûchettes en récitant 3 Notre Père et 3 Je vous salue Marie, puis en répétant la phrase "Que salga el mal y entre el bien" (que sorte le mal et entre le bien). Pour les plus motivés, une prière spécifique est également indiquée.
Au fur et à mesure de mes errances dans le centre de Lima, je suis inévitablement tombée sur d'autres églises, flanquées de leur stands d'objets sacrés, dont évidemment le Palo Santo. Par curiosité, j’ai demandé à différents marchands d’où provenait leur Palo Santo : "du Pérou" "et de quelle région du Pérou ?" "de la forêt" "et de quelle forêt ?" Là, plus de réponse... La plante est devenue objet du quotidien, son utilisation finale est plus importante que sa provenance.
En rentrant, je me suis rendue compte que par le plus grand des hasards, la pension que j'ai choisie est située dans la rue où il y a le plus de vendeurs de Palo Santo et d’objets religieux à Lima...
En attendant les aventures des prochains jours, je vais aller me réchauffer avec une autre bonne tisane...