Alto Mayo, 14 sept 2008

Aujourd’hui nous allons partir pour le petit village de Cascayungas, près duquel se trouve un chaman qui est assez ouvert et accepte de parler de ses pratiques. Je pourrais peut-être en apprendre encore un peu plus sur le Palo Santo.

Sous une pluie battante, impossible de trouver des véhicules pour faire le trajet vers le village. Horacio, un habitant, était venu au marché de Rioja ce jour-là avec ses deux chevaux, un pour lui, un pour ses courses. Il a accepté de modifier un peu ses habitudes pour nous : sur un cheval, les courses, plus les sacs à dos ; sur l’autre, moi. Je ne sais pas lequel des deux était le plus à plaindre ! Jorge et Horacio marchaient à côté. Cela dit, sans étrier et avec une selle locale, passées les dix premières minutes, c’était une torture pour moi aussi… Les paysages traversés étaient magnifiques, rizières et forêt se mélangeant, les montagnes entourées de nuages de brume avaient un air étrange, mais c’était difficile de les apprécier à leur juste valeur sous la pluie. Un quart d’heure avant la fin du trajet, je suis descendue de cheval pour finir à pied, mes adducteurs broyés ne pouvant plus supporter de passer une minute supplémentaire sur ce brave cheval.

Nous nous sommes arrêtés chez Horacio, sa femme et leurs neuf enfants pour manger, avant d’aller visiter la grotte voisine. Nous avons fini par y passer trois heures, le temps de trouver les passages et d’explorer un peu. Pas franchement une promenade de santé, mais une belle expérience.

Il était alors trop tard pour continuer notre chemin, et franchement j’étais épuisée, nous avons donc passé la nuit chez Horacio. Nous avons partagé leur dîner de lait de vache bouilli à la banane, et c’était pour moi un très beau moment. J’aime vraiment ces instants d’échange et de partage qu’offre le voyage. Après, le charme a été rompu, il a fallu étendre les sacs à dos sur le sol dur que n’adoucissaient que faiblement les couvertures étendues sur le sol en guise de matelas.