Libreville, 22 juillet 2010
Cet après-midi a été fabuleux ! J'avais rendez-vous dans une salle annexe de la Cathédrale Sainte Marie, pour y rencontrer Sœur Carmelita. Une religieuse exceptionnelle, qui guérit avec les plantes et la prière. Après une brève introduction sur ma recherche, elle m'a raconté son parcours fascinant, depuis la région de Sao Paolo dont elle est originaire, jusqu'au Gabon, où son don s'est peu à peu affiné.
Elle dirige un dispensaire qui soigne un nombre toujours plus important de personnes. A Lastoursville, où elle a vécu pendant des années, elle est très regrettée, et son talent pour guérir, qu'elle offre aux plus démunis comme à tous ceux qui viennent la voir, leur fait cruellement défaut. On me parlait d'elle avec beaucoup d'émotion là-bas.
L'expérience sur le nkumu l'intéressait, aussi a-t-elle entrepris de m'aider et de contribuer à ma recherche, sous le regard du Dr Maka, un tradithérapeute très reconnu dont on m'avait aussi beaucoup parlé et qui était venu la consulter.
Une main sur une feuille de nkumu et son pendule dans l'autre, elle a pu déterminer les propriétés de cette plante. Et déjà la composition "utile" : plus de 10 sels minéraux, 3 vitamines particulièrement intéressantes, phosphore, sodium, molibdène, acide pentatonique, etc.
Puis elle est passée aux vertus thérapeutiques, des plus classiques (infections,...) aux vertus énergétiques, par exemple pour lutter contre des "situations d'absence", ou des causes inconnues de maladie. Avec le Dr Maka, toujours munis de leurs pendules, ils ont ensuite comparé les différentes feuilles que j'avais apportées avec moi (variété de Lastourville mâle, femelle, et une variété de Libreville. Dommage, je n'avais pas pris les variétés de Franceville !). C'était incroyable de voir leur méthode pour déterminer les propriétés en fonction de la variété. J'ai énormément appris. Y compris que le nom scientifique, que je pensais être déterminant pour une communauté de langage, n'était en fait pas toujours juste. Par exemple elle avait dans son recueil de photos de plantes de l'Arnica montana, qui n'avait rien à voir avec l'Arnica qui a été l'objet de l'étude l'année dernière...
Grâce à sa méthode, Sœur Carmelita a aussi trouvé qui dans la pièce avait besoin du nkumu, de quelle partie de la plante, et même quelles autres plantes en avaient besoin.
A un moment, le Dr Maka, qui avait reçu en cadeau de la part de Pygmées une bouteille contenant des écorces à se préparer en décoction, a demandé à la Sœur de lui indiqué si la préparation était en effet recommandée pour lui. Elle a trouvé que non, que cette décoction pourrait au contraire le rendre malade par empoisonnement (involontaire bien sur !), mais après plusieurs questions, a trouvé qu'une prière pourrait modifier les propriétés des plantes et les rendre bénéfiques. Le Dr Maka a donc récité une prière, et le pendule a alors indiqué que les plantes étaient devenues bonnes, ou du moins neutres, pour la santé du docteur.
J'ai passé un après-midi aussi étonnant que formidable, et j'aurais la chance de prolonger l'expérience puisque je suis invitée à participer dimanche à une journée complète. J'ai hâte de retrouver cette ambiance et Sœur Carmelita, avec son énergie, son sourire, sa foi, et son amour des plantes.