La plante
Gnetum africanum
Noms communs : nkumu, kumbu, koko, okok, eru, fumbua, mfumbu, okasi. De nombreux noms en fonction des dialectes et des ethnies.
Cette plante appartient à la famille des Gnétacées. En Afrique, il n'existe que deux espèces très proches, Gnetum africanum et Gnetum buchholzianum. Elles ne peuvent être distinguées avec certitude que par l'examen des fleurs des individus mâles. Au Gabon, plusieurs "variétés" sont proposées sur les marchés, en fonction de la dureté des feuilles et de leur goût : nkumu kumu, nkumu kandje (ou ondje), nkumu libi, nkumu tabac, nkumu kouere. A priori ce sont toutes du Gnetum africanum.
Le Nkumu est une liane sarmenteuse, des sous-bois de la forêt tropicale humide. Elle comprend :
- un axe principal (1), doté de feuilles assimilatrices qui lui permettent de croître jusqu'à un point d'appui. Elle va alors émettre un rameau volubile. L'axe principal ne dépasse pas 30cm, et il disparaît au bout de 6 à 7 ans, laissant uniquement le rameau volubile.
- le rameau volubile (2), qui s'enroule autour de son support, pouvant atteindre des dizaines de mètres de longueur. Il est muni de feuilles écailleuses. A leur aisselle se développent des bourgeons qui vont donner les rameaux dressés.
- les rameaux dressés (3) produisent des feuilles assimilatrices. Ce sont celles qui sont récoltées et consommées. Les rameaux dressés ne dépassent pas 40 cm. Dans certains cas, le rameau dressé peut se transformer en rameau volubile.
Les feuilles sont opposées décussées, parfois en verticilles de 3, simples. Pas de stipules. Le pétiole fait jusqu'à 1 cm de long, canaliculé au-dessus.
Les Gnetum sont considérés comme des espèces particulières par les botanistes car elles font le lien entre les gymnospermes et les angiospermes. Elles ressemblent beaucoup à des plantes à fleurs dicotylédones (avec leurs feuilles opposées à nervation en réseau et leurs graines ressemblant à des cerises), mais ce sont en fait des gymnospermes.
Elles existent à l'état sauvage dans toute la sous-région d'Afrique Centrale. Leur aire de répartition géographique s'étend depuis le Nigéria, le Cameroun, La République Centrafricaine, le Gabon, la République du Congo (Congo Brazzaville), la République Démocratique du Congo, jusqu'en Angola.
On peut trouver le Nkumu dans la forêt humide du niveau de la mer jusqu'à 1200 m d'altitude et il lui faut une pluviométrie annuelle d'environ 3000 mm. On le trouve habituellement aux côtés d'autres plantes grimpantes sur des arbres des strates moyennes et inférieures, formant souvent des fourrés.
Gnetum africanum est principalement présent à la périphérie de la forêt primaire et dans les forêts secondaires. Aujourd'hui, il est plus commun que Gnetum buchholzianum, qui est surtout présent dans les forêts primaires.
La composition des feuilles de Nkumu est son principal intérêt pour l'homme. En effet, la teneur en protéines est particulièrement élevée, ce qui en fait un légume de choix.
Selon Mialoundama (2000), les feuilles de Gnetum africanum du Congo présentent par 100 g de matière sèche la composition suivante : 70 g d'hydrates de carbone dont 40 g de cellulose, 16,5 g de protéines, 6 g de lipides, et 7 g de cendres.
Tous les huit acides aminés essentiels sont présents dans le Nkumu. La teneur en acides aminés essentiels par 100 g de matière sèche est: 0,7 g d’isoleucine, 1,3 g de leucine, 0,8 g de lysine, 0,2 g de méthionine, 1,0 g de phénylanaline, 0,8 g de thréonine, 0,2 g de tryptophane et 0,9 g de valine.
D'après Mialoundama, les analyses d'échantillons de Gnetum africanum provenant de différents pays sont similaires.
Sources :
- Enquête de terrain juin-juillet 2010
- Schippers, R.R. & Besong, M.T., 2004. Gnetum africanum Welw. [Internet] Fiche de Protabase. Grubben, G.J.H. & Denton, O.A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas.
- "Le koko ou mfumbu", sous la direction de F Mialoundama, édition l'Harmattan, collection Etudes Africaines.