Documentaire sur l’Arnica

Voici le documentaire réalisé entre juin 2009 et début 2010 sur l’Arnica, cette fleur en or !

Arnica montana from Plante & Planète on Vimeo.

La Plante

Arnica montana, L. 1753
Nom commun : Arnica

L’étymologie du nom Arnica viendrait d’une altération de ptarmika, du grec ptarmiké, « qui fait éternuer ». D’où une de ses appellations populaires « herbe à éternuer ». L’Arnica a de nombreux autres noms : l’herbe aux chamois (qui ne mangent l’Arnica qu’en cas de besoin, pour se soigner), la montagnarde qui guérit, la fleur de la Saint-Jean (à ne pas confondre avec l’herbe de la Saint-Jean, une autre espèce), la fleur des anges, le tabac des Vosges, le tabac des savoyards, etc.

L’Arnica appartient à la famille des Astéracées (anciennement Composées) qui est une des plus importantes familles botaniques au niveau du nombre de genres et d’espèces qu’elle englobe.
En Europe, la principale espèce d’Arnica existant à l’état sauvage et utilisée pour ses vertus médicinales est Arnica montana. Il existe deux sous-espèces d’Arnica montana : atlantica Bolos et montana.

Cette plante vivace, herbacée, rhizomateuse mesure de 20 à 60 cm de hauteur.

L’Arnica bénéficie d’un réseau racinaire très dense, qui lui permet de s’ancrer solidement dans la terre et de disposer d’une grande réserve de nutriments. Grâce à ses racines, l’Arnica peut survivre dans un cadre hostile en terrain montagneux, et faire face à la concurrence des autres plantes en bordure des marais de basse altitude.

Elle possède une rosette basale généralement composée de 4 feuilles.
Les feuilles sont un peu fermes, sessiles, le plus souvent entières, de forme ovales-lancéolées ou oblongues-lancéolées, glabrescentes. Les feuilles caulinaires sont opposées, au nombre d’une ou deux paires.
Les feuilles sont assez épaisses et velues. Les poils reflètent la lumière et protègent des brûlures, de l’évaporation, et du dessèchement. Ils se dressent comme une brosse, à cause des minéraux stockés, et repoussent les palais sensibles des animaux (vaches, chèvres, moutons).
La face supérieure de la feuille libère un parfum balsamique salubre.

Les capitules sont grands (de 6 à 8 cm de diamètre), solitaires ou assez souvent groupés par 3 ou 4 terminant les rameaux opposés, et présentent un involucre à folioles lancéolées, aiguës.

Les fleurs ligulées périphériques et les fleurs tubuleuses centrales sont jaune d’or.

Les fruits de l’Arnica sont des akènes, surmontés d’une aigrette de poils. Les poils durs de l’enveloppe, déjà distinctifs de la feuille d’Arnica, assurent un ancrage immédiat dans la terre lorsqu’un akène atterrit.
D’ailleurs, des semences fraîches d’Arnica peuvent germer immédiatement après leur atterrissage. Elles utilisent les derniers jours de soleil pour former une minuscule rosette.

La reproduction de l’Arnica est assurée d’une part par les racines –multiplication végétative– et d’autre part par la reproduction sexuée. Pour empêcher une auto-pollinisation, les étamines mâles et les stigmates femelles apparaissent décalées dans le temps.
A l’approche du plein été, les rosettes âgées de deux ans émettent une pousse florifère, tandis que celles âgées d’un an restent groupées en touffes, retenant leur croissance pour s’adonner à la photosynthèse, ainsi qu’à l’alimentation indirecte des plants plus âgés qui préparent la multiplication sexuée.

L’Arnica est une fleur estivale, qui s’épanouit aux alentours de la Saint Jean (solstice d’été) et que l’on peut trouver jusqu’en août, pour les floraisons tardives.
Elle pousse en terrain acide, avec un pH compris entre 5 et 5,5. Elle a besoin d’un terrain incliné d’au moins 3°, qui prévient l’humidité stagnante trop acidifiante et garantit l’écoulement satisfaisant de l’eau.
L’Arnica montana pousse entre 600 et 1200m d’altitude, dans les prairies, les pâturages, les pelouses maigres siliceuses, les bois clairs, les lisières forestières.
On la rencontre dans toutes les régions montagneuses d’Europe médiane, sa limite Nord étant le Sud de la Suède et sa limite Sud le Nord de l’Espagne. En France, on la trouve surtout à l’étage subalpin, dans les montagnes de l’est (Vosges, où le sol granitique lui est particulièrement favorable, Alpes, et beaucoup plus rarement Jura), du centre (Morvan, Plateau central, Cévennes) et dans les Pyrénées centrales. Parfois, elle descend à plus basse altitude (sous-espèce atlantica Bolos) en Orléanais, dans le Berry ou les Landes, mais elle est alors très localisée.

Une autre espèce d’Arnica est cultivée en Europe pour ses propriétés médicinales : il s’agit d’Arnica chamissonis. Si celle-ci, originaire d’Amérique du Nord, est plus aisée à cultiver et plus productive, elle n’a pas les mêmes propriétés biochimiques ni la même concentration en principes actifs que l’Arnica montana. Sous la terre comme en surface, ce sont les conditions difficiles dans lesquelles pousse l’Arnica qui lui donne ses fabuleuses propriétés de guérison, et qui permettent un grand nombre d’usages.

(sources : Enquête de terrain 2009, R. BAJON, février 2000. Arnica montana L. In Muséum national d’Histoire naturelle, Arnica, de Christina Kiehs-Glos,http://www.tela-botanica.org/eflore/BDNFF/4.02/nn/6646, wikipedia)

Ses usages

En France, nous connaissons l’Arnica surtout pour son action contre les ecchymoses. Mais cette plante, considérée par les spécialistes comme la vulnéraire par excellence, c’est-à-dire « celle qui guérit », a bien d’autres qualités !

Les scientifiques ont isolé dans ses pétales des dizaines de substances actives, dont des flavonoïdes et des lactones sesquiterpéniques. Celles-ci expliquent ses propriétés antalgiques, anti-inflammatoires, cicatrisantes et circulatoires.
Avant ces « preuves scientifiques » de son efficacité, que savait-on de l’Arnica de manière « empirique »? Et maintenant, comment est-elle récoltée puis préparée, et quels sont ses usages ? Enfin, quelle est l’explication énergétique de ses qualités ? L’or des montagnes a-t-il révélé tous ses secrets ?

Connue des Grecs de l’Antiquité (et probablement bien avant !), c’est au Moyen-Age que les écrits témoignant de ses usages se précisent. Dans la médecine populaire médiévale, l’Arnica paraît être utilisée pour les douleurs menstruelles et comme agent abortif. Ce sont les usages gynécologiques qui sont soulignés, il n’y a pas encore de preuve que la plante ait été utilisée pour soigner les blessures externes. L’Arnica n’était pas seulement employée comme plante médicinale mais aussi pour préparer des philtres d’amour. Dans beaucoup de régions, elle passait pour aphrodisiaque. « Quand un homme et une femme sont amoureux, si quelqu’un étale de l’Arnica sur la peau d’une de ces personnes, quand l’Arnica a séché ils deviennent éperdus d’amour, jusqu’à en perdre la raison. » écrivait Hildegarde de Bingen au Moyen-Age. L’Arnica a une action sur les nerfs, peut-être cela a-t-il porté à confusion ?!

C’est au XVIIIe siècle que l’Arnica joue un rôle de premier rang, en tant que remède contre les blessures, et est le sujet de nombreuses thèses de médecine scientifique, discipline alors en plein essor. L’Arnica fait partie des plantes qui ont influencé de façon décisive Samuel Hahnemann, le fondateur de l’homéopathie, et son utilisation des remèdes à doses infinitésimales.
Au début du XIXe siècle, Goethe a également examiné avec attention l’Arnica montana et a reçu une prescription d’infusion d’Arnica contre son infarctus en 1823, ce qui aurait amélioré de façon notoire son état. Un de ses amis rapporte ces paroles : « Rajeuni par la convalescence, je chante les louanges de l’Arnica, et c’est elle-même qui se loue par ma voix, elle, la nature inépuisable qui enfante cette fleur et apporte la guérison « , ou encore « Je sentais que la vie et la mort commençaient à se combattre en moi, et voici que les cohortes de la vie, avec cette fleur sur leur bannière, ont remporté leur victoire. »
Dès lors, la popularité de l’Arnica est grandissante, et aujourd’hui elle constitue un médicament de base de la pharmacie familiale, en usage interne ou externe.

Elle est récoltée de mi-juin (en basse altitude) à mi-juillet, les jours sans pluie. La fleur ou la plante entière servent aux préparations à base d’Arnica. En France, on estime le volume total des récoltes annuelles à une quinzaine de tonnes pour la plante entière, et 2 à 3 tonnes pour la fleur.

De nos jours,l’Arnica montana est utilisée principalement afin de soigner les ecchymoses (les « bleus »), en usage externe avec soit une compresse de teinture mère diluée dans de l’eau soit de la pommade ou du gel, et/ou en usage interne avec des médicaments homéopathiques en basse dilution, 9 CH par exemple.
(le CH est une mesure de dilution en homéopathie : plus il est élevé, plus la dilution est grande)

Pour préparer la teinture-mère, c’est souvent la plante entière (« e planta tota ») qui est utilisée : elle arrive fraîche au laboratoire, pour être nettoyée et broyée finement avant d’être plongée dans un mélange hydro-alcoolique très précisément dosé. Puis ce mélange passe de 10 à 30 jours dans une cuve fermée, tout en étant agité régulièrement, avant d’être filtré. Le procédé est le même pour la teinture-mère de fleurs uniquement. La teinture-mère est vendue ainsi, ou incorporée à différents médicaments, en étant plus ou moins diluée.
Les montagnards préparent parfois leur propre teinture-mère en faisant macérer des fleurs d’Arnica fraîches et broyées entre les doigts dans de l’alcool local ! De même, en cas de besoin urgent, il est possible de faire infuser des fleurs fraîches ou séchées (une cuillère à café par tasse d’eau bouillante). Après filtrage, le liquide permettra de réaliser une compresse.

Ses propriétés antalgiques, anti-inflammatoires et circulatoires permettent aussi de l’utiliser sur des traumatismes sans plaie ouverte, que ce soit des fractures, des entorses ou de l’arthrose. Les usages externes (teinture-mère et pommade) et internes (homéopathie basse dilution) sont les mêmes. Les sportifs connaissent bien l’Arnica ! Les sportifs de haut niveau notamment, qui sont particulièrement vigilants sur les substances autorisées, ont depuis longtemps adopté l’Arnica sous toutes ses formes.

Quel que soit leur niveau, tous les sportifs peuvent utiliser l’Arnica au quotidien, en accompagnement de leur pratique. Une huile de massage à l’Arnica permet de compléter l’échauffement musculaire avant l’effort. Le geste de massage se composera de frictions rapides. Après l’effort, un massage en profondeur avec des gestes amples et lents permettra d’accélérer la récupération musculaire et de prévenir l’apparition de courbatures et de douleurs articulaires diverses.

Pour préparer l’huile de massage, seule la fleur est utilisée, parfois même juste les capitules pour les tous petits volumes, pour l’usage personnel par exemple. Les fleurs sont séchées pendant 2/3 jours à environ 40°C puis mises à macérer dans de l’huile d’olive ou de sésame. Les bocaux ainsi préparés vont passer entre deux et trois semaines au soleil, avant d’être filtrés.

Si vous êtes peu sportif, mais plus chanteur ou orateur, les bienfaits de l’Arnica vous permettront d’éviter la fatigue vocale, avec un gargarisme de teinture-mère diluée dans de l’eau (1/2 cuillère à café de teinture pour 1/2 verre d’eau), ou des granules en basse dilution.

En usage externe, toujours avec de la teinture-mère ou des pommades, l’Arnica est réputée efficace sur les piqûres d’insectes. Si la fleur est à proximité, la broyer sous les doigts pour libérer les substances actives et en frotter la piqûre. Apparemment cela fonctionne très bien !

En usage interne, l’Arnica est aussi donnée avant et après les interventions chirurgicales pour éviter les phénomènes hémorragiques et le choc opératoire, la douleur de l’intervention. Cela marche aussi pour les visites chez le dentiste, et les extractions dentaires : une dose en 9CH la veille de l’intervention, le jour-même, et après jusqu’à l’amélioration. De la même manière, l’Arnica a prouvé son efficacité lors des accouchements, en diminuant là encore hémorragies et douleurs. La recommandation : un mois avant la date prévue, prendre une dose par semaine en 9 CH, jusqu’à l’accouchement.
Voilà déjà ce que peut accomplir l’Arnica pour le corps physique !

Mais ses bienfaits ne sont pas limités à ce champ d’action. Elle soigne aussi les « bleus à l’âme »…
Il a été suggéré qu’en haute dilution (30 CH), l’Arnica avait une action remarquable sur les traumatismes de nature beaucoup plus subtile, comme les traumatismes psycho-affectifs, les chocs moraux (séparation, deuil,…)surtout s’il y a eu également un choc physique associé. Toujours en haute dilution, l’Arnica aide à soigner l’épuisement nerveux, la fatigue intellectuelle, le sentiment de ne plus pouvoir faire face.
Une autre recette traditionnelle consistait, en cas de stress, avant un examen ou une échéance importante, à manger un morceau de sucre sur lequel avaient été déposées quelques gouttes d’alcool d’Arnica. Cette recette conviendrait même aux enfants !

Voici donc la préconisation en auto-médication pour la pharmacie familiale : avoir toujours de la teinture d’Arnica ou un gel à l’Arnica, des granules en 9 CH pour les traumatismes physiques (doses ou tube), et, en haute dilution, des granules en 30 CH quand on a subi un choc moral ou affectif.

Une mise en garde toutefois est avancée par ses utilisateurs et prescripteurs : comme toutes les plantes médicinales puissantes, elle peut être toxique à haute dose. Son action curative ou toxique dépend dans une large mesure du dosage. Ainsi, une tisane d’Arnica peut donner du tonus occasionnellement, mais prise trop souvent elle peut être dommageable pour les nerfs, provoquer des nausées et des palpitations cardiaques. Pour ce qui est de l’usage interne, si vous n’avez pas une bonne connaissance de la plante, il est donc recommandé de se limiter à l’homéopathie et de se référer à un médecin spécialiste ! Pour l’homéopathie, un médecin homéopathe spécialisé pourra également affiner le diagnostic et vous permettre d’optimiser l’usage de l’Arnica.

Il est intéressant de comprendre, d’un point de vue énergétique, ce qui donne à l’Arnica un tel éventail de propriétés de guérison, à tous les niveaux.

L’Arnica est une plante solaire. Sa magnifique couleur jaune d’or évoque tout à fait l’astre brillant. De plus, elle pousse lors du solstice d’été, à la St-Jean (ce qui lui a valu parfois l’appellation « fleur de la St Jean », qu’elle partage avec le millepertuis).

Dans cette vision énergétique, elle amène de la lumière là où il y a de l’ombre. Par exemple, quand on se cogne se forme un bleu, une ombre. Donc il faut remettre de la lumière, ce que permet l’Arnica. Quand il y a eu un traumatisme psychique ou affectif, une perte ou une séparation, c’est pareil, l’âme reçoit une perturbation. Il s’agit alors de remettre une énergie de vie à cet endroit là, ce que fait l’Arnica en ramenant le soleil.

Pour les anthroposophes, qui ont une vision du monde à la fois physique et spirituelle, c’est une plante qui « ramène dans le droit chemin ». En effet, elle est la lumière qui éclaire dans le noir, qui permet de trouver son chemin. Sur le plan magique, elle était autrefois utilisée pour protéger des maléfices et des mauvais sorts: le soleil repousse les ténèbres…
Paracelse, qui a révolutionné la médecine en son temps, liait les plantes aux astres, et reliait également chaque jour de la semaine aux astres. C’est pourquoi l’Arnica, plante solaire, est en lien avec le dimanche, le jour du soleil (« sunday »). Il est donc recommandé de prendre les médicaments en haute dilution à base d’Arnica spécialement le dimanche, pour multiplier leur effet.

Que l’on considère le point de vue scientifique ou énergétique, il est indéniable que l’Arnica offre aux hommes ses nombreuses propriétés médicinales, depuis longtemps reconnues. Plante solaire, plante lumière, elle est tout à fait complémentaire de la médecine classique lorsque celle-ci est nécessaire. Remède de base dans nos pharmacopées, il serait dommage que l’on fasse disparaître cette plante, nous privant nous-mêmes de ses fabuleuses propriétés !

(sources : enquête de terrain juin à septembre 2009 ; Arnica, de Christina Kiehs-Glos ; L’homme et les plantes médicinales, Wilhelm Pelikan)

Les menaces

L’Arnica montana est une espèce menacée en France, mais aussi sur le reste du territoire européen. La sous-espèce Atlantica Bolos (de basse altitude et de plaine) a probablement déjà disparu, et la sous-espèce Montana est en régression. Elle est citée dans l’annexe V (espèces à statut spécial) de la Directive habitats 92/43/CEE. Elle est donc de fait protégée, et peut faire de plus l’objet d’une réglementation préfectorale, puis régionale, départementale, communale. Quelles menaces justifient donc un tel dispositif de protection ?

Elles viennent principalement de tout ce qui touche à son habitat : pH du sol en premier lieu, et humidité. Cette plante possède une force incroyable, c’est une montagnarde qui pousse dans des conditions difficiles et un sol pauvre, mais elle est aussi extrêmement sensible aux variations et à la dégradation de son habitat.

La limite du pH acceptable pour elle se situe entre 5 et 5,5*. Plante acidophile, elle ne supporte pas les sols alcalins, et tous les intrants destinés à améliorer les rendements des prairies de fauches où elle se trouve.
* Le pH, ou potentiel hydrogène, est la mesure de l’acidité. Il est neutre à 7, acide en-dessous, et basique au-dessus.

C’est la plus grosse menace pour l’Arnica : les traitements visant à alcaliniser les sols. C’est pourquoi les agriculteurs sont les premiers mis en cause. Le chaulage et tout type d’amendement calcaire, l’épandage de lisier ou de fumier sur le sol, ces pratiques sont fatales à l’Arnica. La plante ne revient pas pendant plusieurs années après un traitement. A l’époque où la plante était encore abondante et où ces pratiques étaient courantes, année après année les sols se sont irrémédiablement modifiés jusqu’à réduire à un point critique les stations d’Arnica. La conversion de prairies maigres en zones de culture a fait disparaître de manière définitive l’Arnica de certaines régions.

De leur côté, les agriculteurs avancent plusieurs arguments : leur métier, c’est de nourrir leur bétail et faire tourner leur exploitation. Or, l’herbe qui pousse en terrain acide n’est pas de bonne qualité pour nourrir les animaux ou pour la fauche, ce qui se répercute sur la qualité du lait et du fromage, donc sur leur activité en général. D’où l’usage des pratiques destinées à améliorer la qualité et la quantité d’herbe de fauche ou de pâture. Les intérêts des agriculteurs et des protecteurs de l’Arnica sont donc totalement divergents.
Parfois, comme c’est le cas sur le massif vosgien, un haut lieu de l’Arnica en France, les prairies de fauche que les propriétaires possèdent aussi dans la vallée sont également sous le coup de réglementations strictes à cause de l’urbanisation. Par exemple, ils ne peuvent pas mettre d’intrants dans le sol si leurs terres se trouvent proches de bassins destinés à l’eau potable, qui s’étendent au fur et à mesure du développement immobilier. Donc ils se rabattent sur les prairies d’altitude, là où il y a l’Arnica.
Enfin, quand ils ont signé les baux d’exploitation des terres, il n’y avait pas encore de mesures pour protéger l’Arnica. Ils ne savaient pas que leurs pratiques étaient néfastes. Il y avait un réel manque de connaissance et d’information. Ce qui n’est certainement plus le cas aujourd’hui et depuis plus de dix ans !

Même si les pratiques agricoles sont unanimement désignées comme responsables de la disparition de l’Arnica, il est important d’entendre les arguments des agriculteurs pour pouvoir trouver des solutions et faciliter leur application.

D’autres éléments peuvent modifier irrémédiablement le degré d’acidité du sol dans lequel pousse l’Arnica. Lorsque le pâturage bovin est remplacé par un pâturage ovin, elle disparaît totalement en un à deux ans. En effet, les excréments des moutons sont alcalinisants. Dans le Haut-Forez (Rhône-Alpes, Auvergne) par exemple, l’introduction du mouton à été fatal aux grandes stations d’Arnica.

L’humidité et le climat sont ensuite déterminants pour la survie de l’Arnica. Si on la trouve en montagne dans les zones humides, ou dans les prairies paratourbeuses, c’est parce que cette plante aime l’eau. Mais là encore avec une nuance, car l’eau stagnante est trop acidifiante. Donc elle a besoin d’eau, mais avec un terrain incliné d’au moins 3°, qui garantit l’écoulement satisfaisant de l’eau.
Une année comme 2009, avec plusieurs semaines de temps sec au mois de mai alors que la tige commence à pousser, est peu favorable à l’Arnica: tiges plus petites et plus fines, retard dans la floraison,… Cela ne facilite pas la régénération des stations d’Arnica !
Mais il est difficile pour l’homme d’agir sur les variations météorologiques, alors qu’il peut être le premier acteur de la mise en place de mesures de protection face aux autres menaces.

L’Arnica doit en effet lutter contre la concurrence d’autres espèces végétales. Les myrtillers notamment, colonisent les mêmes terrains que l’Arnica, et la lutte pour la terre et le soleil n’est pas vraiment favorable à la fleur. De la même manière, la forêt de conifères en s’étendant prend le soleil dont l’Arnica a besoin pour vivre et se développer. L’Arnica est naturellement une espèce dite « passagère ». Elle pousse donc sur des prairies et des endroits entretenus par l’homme, ou alors trop difficiles d’accès pour les autres espèces. Mais ces derniers représentent une surface trop petite pour préserver l’Arnica! Face à cette menace « naturelle », l’intervention de l’homme est la bienvenue, comme le broyage de myrtillers ou la limite de l’expansion forestière…

Enfin, les avis divergent sur deux menaces supposées telles par certains, et niées par d’autres.

Tout d’abord la pression de la cueillette. La cueillette en elle-même ne représente pas une menace. Même si la plante entière est cueillie, des études démontrent que l’aération du réseau racinaire est favorable, de même que l’excitation du cambium lors de la cueillette stimule la formation d’un nouveau segment de rhizome. L’étude a montré que les années suivant une cueillette, les parties de racines et de pousses restantes poussaient plus vigoureusement que sur les plantes intactes. De plus, la fleur ne se développe que la deuxième année ; la première année, la rosette assure la multiplication végétative (par le réseau racinaire). La cueillette de la fleur n’empêche donc pas la reproduction. Enfin, les cueilleurs, soucieux de préserver leur ressource, adoptent depuis longtemps des règles de cueillette durable: laisser suffisamment de fleurs pour la reproduction par pollinisation, etc.
Par contre, comme le nombre de stations d’Arnica diminue et que la demande des laboratoires est stable, voire en augmentation avec le nombre de laboratoires intéressés, il y a de plus en plus de cueilleurs sur les zones conventionnées, les seules sur lesquelles la cueillette est autorisée, ce qui pourra à terme poser problème. Les « bonnes années » comme 2008, on n’évoque pas cette question. Par contre les années où le climat est défavorable, où l’Arnica est peu abondante, dans une zone qui paraît régresser, la pression de la cueillette peut devenir une menace et le sujet revient sur la table des négociations.

Deuxième menace supposée sur laquelle les avis divergent: les activités de loisir comme le ski, le parapente,…
Là encore, certains affirment que la présence de pistes de ski n’est pas néfaste au développement de l’Arnica puisque l’activité a lieu en hiver et à cette saison les racines emmagasinent l’énergie du sol. Si la neige est tassée, cela protège au contraire l’Arnica des variations climatiques et lui assurera un apport d’eau au début du printemps. De plus, ce sont souvent des terrains réservés aux loisirs et donc préservés des traitements agricoles.
D’un autre côté, un sol trop souvent piétiné, tassé est évidemment peu favorable au développement végétal, et à cette plante fragile. Et surtout, les activités de loisirs amènent souvent la construction d’infrastructures qui, elles, sont responsables de la destruction des espaces favorables à l’Arnica. D’où la nécessité de trouver un juste milieu !

Enfin, ce n’est pas une menace, mais cette caractéristique n’aide pas à la préservation de l’espèce : les essais de culture de l’Arnica montana ne sont pas concluants. La plante, avec ses principes actifs et sa belle couleur, est destinée à rester sauvage.
La culture de l’Arnica est pourtant indispensable pour couvrir les besoins. Mais la qualité des plantes cultivées est loin d’atteindre celle des plantes sauvages. Or, les laboratoires les plus consciencieux ont un cahier des charges bien précis que ne remplit pas la plante cultivée.
En culture, le réseau racinaire ne peut pas se développer. Les fleurs se multiplient donc, ce qui produit un bon rendement à court terme, mais d’une part la qualité de la fleur est bien moindre, et d’autre part cela n’est pas viable à long terme et la culture doit être renouvelée tous les 4 à 6 ans.
D’autres essais de culture sous serre, dans un sol propice, et avec un apport hygrométrique idéal, ont aussi montré que la fleur sortait plus grande, la tige plus courte, et la rosette atrophiée. Dans ces conditions, il est impensable que l’Arnica de culture procure les mêmes principes actifs et la même force de guérison que l’Arnica sauvage. Pousser dans des conditions difficiles la rend forte et lui permet de développer ses substances guérisseuses tellement bénéfiques aux hommes.

Ce qui montre bien que la priorité doit être de la protéger dans son biotope, et que, si comme pour tout être vivant le climat a un impact sur son évolution, l’homme a un grand rôle à jouer dans sa préservation, après avoir été l’acteur de sa disparition. Et si la France a servi de base pour cette recherche, l’Europe entière est concernée : les menaces sont exactement les mêmes en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Roumanie, en Hongrie. Alors quelles sont les solutions, et pourront-elles aussi être généralisées ?

(sources : enquête de terrain juin-juillet 2009)

Des Solutions

L’homme a un vrai rôle à jouer dans la préservation de l’Arnica. Cette plante se développe dans des zones déjà modifiées, plus vraiment sauvages, il faut donc compter avec la présence humaine et animale.
Ces activités humaines participent au tissu économique et social, il serait dommage d’en arriver à les exclure complètement pour devoir protéger la plante. Il est donc important de modifier d’urgence les pratiques destructrices, afin de cohabiter. Quelles sont les solutions pour rétablir l’équilibre ?

La première, en partant de cette idée de cohabitation, est la concertation entre toutes les parties prenantes. Le dialogue et le respect des intérêts divergents sont les seuls garants de mesures acceptés par tous.

L’exemple des Vosges est tout à fait intéressant car il montre que les efforts allant dans le sens d’une concertation globale sont payants, même si le chemin restant à parcourir est long.
Le 22 juin 2007 a été signée la convention « ARNICA » sous l’égide de l’AVEM (Association vosgienne d’économie montagnarde), devenue depuis Vosges Développement, par : les communes, le Parc des Ballons des Vosges, les cueilleurs, les laboratoires, les organismes de contrôle (ONF, Brigades vertes,…), les agriculteurs, ainsi que d’autres partenaires institutionnels et organismes socio-économiques. Cette convention comprend des consignes précises à l’intention de chacune des parties.
Avoir réussi à rassembler toutes les parties prenantes est une première étape très importante, qui concerne une zone de 130 Ha. Même si toutes les consignes ne sont pas encore respectées, l’initiative tend à s’étendre. La commune de Munster par exemple, souhaite rejoindre Fellering, Oderen et Ranspach dans la convention. Ce qui signifie que de nouveaux terrains vont venir agrandir la zone conventionnée. De plus, et c’est un point très important, tous les acteurs sont maintenant conscients de la nécessité de préserver l’Arnica, et des mesures à prendre. Un agriculteur ne peut plus prétendre qu’il ignorait les effets du chaulage sur la fleur. Cette connaissance des effets des pratiques agricoles sur la préservation est une première étape.

Alors, quelles sont les consignes pour chaque partie prenante dans la protection de l’Arnica ?

Pour les agriculteurs: tout amendement chimique, chaulage des parcelles, apport de fumure organique ou minérale, traitement phytosanitaire, semis et sur-semis est proscrit.
Les agriculteurs s’engagent également à entretenir les hautes chaumes grâce à une fauche tardive (après le 15 juillet), et un chargement animal compris entre 0,5 et 1 UGB/ha* sur la saison de pâturage, estimée à 7 mois maximum.

Cela ne leur pose pas trop de problèmes dans les zones difficiles et inaccessibles aux machines, mais c’est plus difficile pour eux de résister lorsqu’il s’agit de grandes prairies où en quelques jours ils peuvent ramasser de quoi tenir l’hiver!

En compensation du manque à gagner sur ces parcelles alors peu rentables, les agriculteurs bénéficient de subventions dans le cadre des MAE, mesures agri-environnementales. Par exemple dans le Parc du Morvan, depuis 1996, les agriculteurs bénéficient de MAE sur les prairies paratourbeuses. Ce sont des contrats de 5 ans où l’agriculteur s’engage à respecter un cahier des charges (interdiction d’amender, de chauler, d’utiliser des herbicides ou autres pesticides et engagement à entretenir la prairie) contre une indemnité qui peut s’élever à 211€/ha/an. Ces mesures ne sont pas destinées spécifiquement à l’Arnica, mais en protégeant son habitat, la fleur trouve alors des conditions propices à son épanouissement.

Les communes sont propriétaires des terrains loués aux agriculteurs. Elles peuvent alors établir des conventions spécifiques avec les agriculteurs exploitant les parcelles identifiées sous la forme de prêts à usage (commodats), qui assortissent le bail d’obligations. Les communes ont aussi un rôle à jouer dans la facilitation des rapports entre cueilleurs et agriculteurs. Par ailleurs, les communes sont aussi responsables des activités de loisirs et en ce sens peuvent faciliter la mise en place de mesures de protection de l’Arnica. Dans les Vosges, les communes signataires de la convention délivrent les autorisations aux cueilleurs (la carte coûte 110 euros). S’il devait y avoir un jour une limite à la pression de la cueillette, ce serait aux communes de mettre en place cette mesure.

Les laboratoires pharmaceutiques doivent eux demander une autorisation de récolte auprès des communes, ou vérifier que leurs cueilleurs ont une carte. Ils jouent le jeu de la transparence en communiquant leurs tonnages annuels, ce qui permet de suivre l’évolution de la cueillette d’année en année. De plus, les laboratoires les plus impliqués participent financièrement à la réalisation d’études pour permettre de mieux connaître et protéger la plante.

Les cueilleurs enfin s’engagent à pratiquer une cueillette durable, ce qui dans les faits a toujours été le cas, puisque ce sont les premiers intéressés à préserver la ressource ! La cueillette durable consiste à: ne cueillir que les plantes en pleine floraison, laisser une tige fleurie tous les 5m2 pour la reproduction sexuée, ne pas récolter toute la racine mais seulement la partie qui est directement rattachée à la partie aérienne,…

D’autres pays européens ont mis en place des initiatives intéressantes. Ainsi dans les Carpates, une coopérative a été créée, réunissant cueilleurs et agriculteurs au sein d’une même structure. Les débouchés économiques de l’Arnica sont assurés, et le tout est validé par le WWF local. Encore une fois, la concertation et l’implication de toutes les parties prenantes est le meilleur moyen d’assurer la protection de l’Arnica.

Ces exemples sont valables pour les endroits qui sont encore exploitables. Dans la plupart des régions en France, l’interdiction totale de cueillette a dû être décidée afin de protéger le peu qu’il reste. Cela n’empêche pas les efforts de communication et les mesures d’incitation aux bonnes pratiques auprès des agriculteurs, afin peut-être dans le futur de « récupérer » des stations d’Arnica. Toujours dans le site du Markstein, dernier grand site français pour l’Arnica, l’interdiction de cueillette marquerait malheureusement l’échec de la convention et du dialogue. Tout est mis en place pour ne pas arriver à cette situation.

Toutes les menaces ne sont pas encore bien connues. Par exemple, les effets de la pression de la cueillette et des activités de loisir sur l’évolution de l’Arnica sont encore discutés (voir Les Menaces). De même, certains agriculteurs minimisent l’effet de leurs pratiques. Il est donc important de mettre en place des études et des protocoles scientifiques pour d’une part réaliser un état des lieux, et d’autre part connaître l’impact des activités humaines et climatiques sur la plante. Même si les durées sont courtes pour de telles études, sachant que la situation est urgente, la connaissance scientifique est un outil de plus pour aller dans le sens de la protection de l’Arnica.
Communes, cueilleurs, parcs régionaux, laboratoires, organismes publics et privés, tout le monde doit faire un effort pour travailler ensemble, et arriver à convaincre les agriculteurs de préserver l’Arnica, même si ce sont eux qui ont le plus d’intérêts contraires à le faire.

Vosges Développement affirmait trois objectifs dans le cadre de la convention. Premièrement, préserver ce qui est déjà « protégé » et s’assurer que la convention est respectée. Deuxièmement, mobiliser de nouveaux élus, de nouveaux agriculteurs, pour agrandir les zones conventionnées. Enfin, objectif plus lointain qui nécessite impérativement que les deux premiers soient atteints, développer la filière, avec de nouveaux laboratoires et cueilleurs, pour assurer une rentabilité économique qui protégerait de fait l’Arnica.

Souhaitons que ces objectifs et cette démarche aient valeur d’exemple pour d’autres régions, et que, en France et en Europe, pays développés qui se veulent un modèle pour de nombreux autres, nous réussissions à protéger cette fleur indispensable à nos pharmacopées, et préserver notre patrimoine végétal et culturel !

*L’UGB/ha est le calcul du ratio entre l’Unité de Gros Bétail, le temps passé par an sur les terrains en question, et la superficie. Ce chiffre permet de mesurer le chargement animal.
(sources : enquête de terrain juin-juillet 2009)

Gérardmer, 25 janvier 2010

Ce matin, nous allons avec mon père à la rencontre des vosgiennes… toujours les mêmes, les vaches ! En été, il avait fallu que j’attende la fin du séjour pour en voir (et les reconnaître), et il me manquait des images de cette race locale.

 


Nous avons donc rendez-vous avec Mr et Mme Curien frère et soeur, agriculteurs et producteurs de munster du côté de La Bresse.
Mr Curien, passionné par la sauvegarde de la race de vache vosgienne, nous a tout d’abord montré ses vaches, bien au chaud dans leur étable. Puis nous avons assisté au moulage du fromage par Mme Curien. Certains fromages vont être mis en cave pour obtenir du munster vieilli (celui qui est si parfumé), et d’autres pots de fromage frais vont être livrés au supermarché du coin. Malheureusement pas de photos, l’objectif de l’appareil était tout embué dans cette salle chaude…
Nous sommes ensuite retournés voir Mr Curien qui, tout en nous racontant d’où lui était venu cette passion pour la vosgienne après avoir été moniteur de ski pendant de longues années, nourrissait ses vaches avec le foin stocké pour l’hiver.

Vous vous demandez peut-être quel rapport avec l’Arnica ? Il est bien là ! Ce foin, c’est ce qui concurrence l’Arnica… Pour avoir suffisamment de foin en hiver malgré un sol pauvre (favorable à l’Arnica), certains exploitants mettent des intrants dans le sol pour modifier son pH et augmenter la productivité.
(Pour plus d’informations, voir les rubriques « menaces » et « solutions »)

Après nos achats de munster, nous sommes repartis vers Gerardmer, tout en admirant les images de carte postale des villages enneigés.
Il était alors temps de reprendre la longue route du retour…

Markstein, 24 janvier 2010

Le reportage sur l’Arnica continue, même en hiver !

 

Il manquait des images importantes au documentaire que nous réalisons sur l’Arnica. Et la solution s’est imposée : il fallait repartir dans les Vosges, en plein hiver, pour compléter le reportage…
Je suis donc partie avec mon père, trésorier de Plante & Planète, qui a heureusement accepté pour l’occasion d’être conducteur, photographe, assistant réalisateur, etc (Merci!).
Nous sommes arrivés hier en fin de journée, sous un beau soleil déclinant, à l’auberge du Steinlebach. Oui, la même que quelques mois plus tôt… mais je ne reconnaissais plus rien ! Les prairies étaient transformées en pistes de ski, les routes coupées, et tout était blanc.

Malgré des prévisions météo moins favorables, le brouillard s’est levé ce matin nous permettant d’avoir une vue d’ensemble sur le Markstein. Il me fallait des images de skieurs, d’infrastructures (celles qui sont controversées pour la protection de l’Arnica). Il y avait tout cela, et même de magnifiques vues en prime…

Puis en début d’après-midi, nous sommes redescendus par le côté Alsacien, avons traversé plusieurs vallées tout en nous arrêtant sur la route pour prendre des images des mairies de Fellering et Ranspach, communes signataires de la convention Arnica. Il commençait à pleuvoir légèrement, nous avons donc filé vers Gérardmer pour notre deuxième nuit vosgienne, après cette bonne journée.

Paris, 22 juillet 2009

La recherche continue…

 

Et la question se pose : J’y vais ou j’y vais pas ? Il s’agit du Parc Naturel Régional du Morvan. J’ai pu obtenir des informations très intéressantes par mail et par téléphone, grâce à Maxime Jouve, chargé de mission au PNR, et Olivier Bardet, responsable de la délégation Bourgogne du Conservatoire Botanique. Mais ils ne sont pas très disponibles cet été, et puis de toute façon je risque de passer à côté des prairies à Arnica puisqu’en cette saison, même si la cueillette est interdite, elles ne doivent plus être très visibles. Alors même si le Parc semble très beau, l’arpenter sans savoir vers où diriger mes pas me paraît peu judicieux !
L’année prochaine…

La journée a été également marquée par une séance photo « Arnica ». Avec Hélène la photographe, nous avions donné rendez-vous à Laureline, ma belle-soeur, et Baptiste, son fils, mon adorable neveu. Le but du jeu: illustrer l’usage de l’Arnica pour les bleus et des bosses, et la prise de granules pour les petits en cas de chute. Sauf que Baptiste a une très bonne nature, et que, si comme tous les petits il chute et se fait des bleus, il ne pleure pas. En tout cas pas cet après-midi… Mais il a quand même très bien joué le jeu (« alors tu te souviens, dans Tchoupi fait du vélo, il tombe et se fait bobo », etc. ), ainsi que Laureline, dans le rôle de la maman qui donne de l’Arnica. Pas uniquement un rôle de composition, évidemment, même si, comme elle l’a avoué, elle ne croit pas trop aux bienfaits de l’homéopathie ! C’est intéressant parce que finalement plusieurs mamans interrogées dans mon entourage ont la même réaction : elles ne savent pas trop quoi en penser, mais comme cela fait du bien aux petits et que c’est « connu », pourquoi ne pas essayer ? Si ça marche…
En tous cas merci aux deux acteurs en herbe.

Encore une belle journée Arnica… Le compte-rendu vient d’ailleurs d’être mis en ligne : usages, menaces, et solutions. Bonne lecture !

St Maur, 7 juillet 2009

L’aventure Arnica continue… Aujourd’hui, j’ai découvert un nouvel endroit que je ne connaissais pas: St Maur, en banlieue parisienne. Bon, ce n’est pas la destination la plus exotique qui soit, mais c’est bien aussi de découvrir son propre pays !

J’avais une bonne raison de « voyager » jusqu’à St Maur : rencontrer Jean-Christophe Savarin, osthéopathe, et kinésithérapeute de sportifs de haut niveau, notamment l’équipe de France d’escrime. Quand je l’avais appelé sur les conseils d’un ami, son témoignage m’avait tout de suite intéressée car non seulement il utilise l’huile de massage à l’Arnica (en récupération musculaire, en traumatologie, et contre les chocs), mais il fait lui-même sa teinture à l’Arnica avec les fleurs qu’il récolte dans les Alpes. S’il utilise l’homéopathie à titre personnel, et parfois pour les sportifs qu’il suit, il déplore le manque d’ouverture en France face aux médecines naturelles complémentaires des médecines classiques. Alors que les bienfaits de l’usage des plantes ont tout de même été démontrés depuis bien longtemps.

Comme je l’avais vu il y a une dizaine de jours, l’Arnica est donc vraiment l’amie des sportifs de haut niveau, qui doivent composer avec cette contrainte supplémentaire des nombreuses substances interdites…
Mais elle ne leur est pas réservée : comme Mr Savarin le souligne, tout le monde devrait en avoir dans sa pharmacie. Puisque c’est la saison, il pense par exemple aux promeneurs estivaux, qui n’ont pas l’habitude de faire du sport pendant l’année. Pour éviter les courbatures, il vous recommande le massage à l’huile d’Arnica ou les granules homéopathiques les premiers jours. Un bon conseil !

Prochaine étape de mon « voyage » en région parisienne, le 9ème arrondissement pour consulter une homéopathe, qui me permettra d’approfondir cet aspect-là. Comme je vous le disais, l’aventure continue !

Paris, 2 juillet 2009

Ce matin, j’ai quitté avec regret ma grande suite du Grand Hôtel de Gérardmer, sachant que la nuit prochaine et les suivantes seront passées dans mon petit appartement parisien d’un immeuble déclaré « en péril » par la Préfecture… Changement de décor en prévision…

 


Mais il me restait de belles heures à passer dans les Vosges, puisque j’avais rendez-vous avec Heidi Collombier, spécialiste de cuisine sauvage, c’est-à-dire de cuisine à base de plantes sauvages, ramassées sur les crêtes ou dans son jardin. Pour la petite histoire, elle m’avait été recommandée par Delphine, spécialiste de l’alimentation vivante, qui propose de délicieuses recettes dès ce mois-ci dans la rubrique « bien-être » !

Je suis arrivée très en retard à mon rendez-vous, après de nombreuses péripéties (qui ont notamment impliqué les enfants du village qui ont apparemment fêté la fin de l’école en tournant les panneaux indicateurs, et un dépanneur qui passait providentiellement sur le bord de la route où, en faisant une marche arrière, j’avais coincé un pneu dans le fossé…). Bref, je passe sur mes exploits au volant pour arriver à la partie vraiment plus intéressante de la belle rencontre avec Heidi Collombier. Initiée dès son plus jeune âge à la cuisine avec les plantes sauvages, c’est par passion que, retraitée du secteur agricole, elle a commencé à animer des ateliers et à faire profiter les fines bouches de ses préparations culinaires. D’ailleurs son site est rempli de bonnes recettes :http://la.cuisine-sauvage.org. Je vous invite vraiment à le visiter c’est fascinant ce qu’on peut faire avec les mauvaises herbes du jardin ou les fleurs de montagne. Voilà le lien vers la recette d’un plat que j’ai goûté et qui était délicieux :http://la.cuisine-sauvage.org/index.php?page=terrine-de-trefle-incarnat. Si son mari se lasse d’être cobaye, je veux bien endosser ce rôle !

Nous avons fait un tour dans le jardin, et j’ai pu déguster des fleurs et des feuilles, toutes sélectionnées avec soin par Heidi. Incroyable ! C’était très bon. Moi qui n’aime pas trop faire la cuisine, je devrais avoir un jardin, ce serait plus facile…

Quel rapport avec l’Arnica ? Le témoignage d’Heidi Collombier m’intéressait car, même si elle est spécialiste des plantes culinaires, elle connaît bien sûr l’Arnica et fait ses préparations à usage personnel : huile (avec des pétales et de l’huile d’olive mis à macérer au soleil), et aussi de l’alcool d’Arnica, qui sert entre autres pour le stress et qui était donné aux enfants sur un sucre lorsqu’ils avaient des examens par exemple. La bouteille était hermétiquement fermée et ne voulait pas s’ouvrir, mais comme dit Heidi, « ça fait longtemps qu’on n’a pas été stressés ! » (quelle chance).
Cet usage artisanal et personnel m’intéresse beaucoup car il montre que la tradition reste un peu présente, même si les granules des laboratoires ont largement pris le dessus.

Une très belle matinée que j’ai vraiment appréciée. Mais il a bien fallu reprendre la route pour Paris, et après plusieurs heures dans la voiture transformée en sauna, j’ai regretté l’air pur des montagnes, surtout lorsque je me suis retrouvée dans les ralentissements à l’entrée de la capitale…

Voilà pour ce séjour vosgien qui s’achève. Le carnet de voyage n’est pas fini, car même si les voyages ont lieu en banlieue parisienne, je vais continuer à récolter des témoignages. Prochainement aussi, vous retrouverez le diaporama avec les photos d’Aurélia et d’Hélène, et je vais me mettre à la synthèse des informations pour compléter les rubriques du site.

Dernière petite note du jour : pour les amateurs de sport ou ceux qui aimeraient voir à quoi ressemble le Markstein, le Tour de France y passera le 17 juillet. Ne ratez pas ce grand moment !

A très bientôt !