Documentaire sur le Chengal

Le Chengal, un arbre vraiment résistant ?

Pour partager des interviews et d’autres moments forts de la recherche de terrain, et visionner le documentaire réalisé sur l’arbre !

 

 

 

En complément :

Interview du Dr JF F. WEBER

Voici un extrait de l’interview du Dr JF F. Weber, Professeur et Directeur de l’IKUS (Institut d’étude des remèdes naturels) à l’UITM (Université Technologique Mara), Kuala Lumpur.
Il a une expérience de plus de 10 ans sur le Chengal, et son équipe a même découvert de nouvelles molécules grâce au Chengal.

 

La plante

Neobalanocarpus heimii (king) Ashton
Noms communs : chengal (cengal), cengai, penak

Le Chengal, Neobalanocarpus heimii, appartient à la famille botanique des Dipterocarpaceae, une famille de grands arbres a feuilles persistantes des régions tropicales.
Le genre Neobalanocarpus ne contient qu’une seule espèce.

Le Chengal est un grand arbre, pouvant atteindre jusqu’à 60m de haut. Le diamètre moyen du tronc est de 90cm. Celui-ci est droit et dépourvu de branches a la base (30 premiers mètres ou plus) si les conditions de luminosité et d’humidité sont idéales mais peut parfois être irrégulier et posséder des branches basses.

La croissance est irrégulière : une étude (Foxworthy, 1972) montre que le chengal croît lentement au début, puis plus rapidement après avoir atteint 25 cm de diamètre. Cette étude estime que le Chengal met 100 ans à atteindre 40 cm de diamètre. L’étude d’Appanah & Weinland (1993) suggère que le Chengal peut pousser plus vite lorsque les conditions de lumière et d’humidité sont optimales. D’autres études montrent une moyenne de 64 cm de diamètre en 75 ans. Un arbre record a été trouvé dans la réserve forestière Pasir Raja : il fait 65 m de hauteur, 16,75 m de circonférence, et a été estimé à plus de 1300 ans ! Il croît de 0,4 cm par an.

L’écorce externe, dure et présentant des fissures longitudinales peu profondes reparties irrégulièrement, peut avoir un aspect broussailleux sur les sujets âgés, se détachant en longues écailles de couleur sombre.
L’écorce interne, d’une épaisseur de 1.5 cm est fibreuse, jaune, exsudant une résine transparente, incolore ou dorée (le dammar).
Les rameaux sont minces, nervurés, glabrescents.

Les feuilles sont simples, alternes, épaisses, de forme elliptique à lancéolée, longues de 7 à 17 cm et larges de 2,3 à 5 cm, acuminées, à base arrondie. La nervation est pennée et présente 9 à 12 nervures légèrement creuses sur la face supérieure de la feuille mais proéminentes sur la face inférieure.
Le pétiole est long de 5 a 10 mm, les stipules oblongues et étroites.

L’inflorescence est une panicule, terminale ou axillaire, d’une longueur pouvant aller jusqu’à 9 cm. Les fleurs de petite taille (4 mm x 3 mm) sont bisexuées, actinomorphes (à symétrie axiale) et possèdent 5 pétales elliptiques, de couleur blanc crème ou jaune verdâtre, densément pubescents sur les bords. Les sépales sont au nombre de 5.

Le fruit est une noix cylindrique et oblancéolée. La germination des graines est rapide, 7 jours environ, et le pourcentage de germination est élevé (95,4% selon les recherches menées au FRIM).

L’aire de distribution du Chengal est limitée à la Malaisie péninsulaire. L’arbre est commun dans les forêts malaisiennes mais jamais abondant. Il est vraisemblablement éteint dans la partie la plus méridionale de la péninsule thaïlandaise et l’île indonésienne de Sumatra. Il est classé vulnérable selon les normes UICN.

Le nom Chengal est devenu courant, et, si d’autres arbres sont appelés ainsi (chengal passe, chengal batu, etc.), il ne faut pas les confondre car ils n’ont pas les mêmes propriétés et ne sont souvent pas de la même famille ! Le Neobalanocarpus heimii est reconnaissable par les petits trous créés par le scolyte ambrosia, qui n’altèrent en rien ses propriétés et sa résistance.

Le bois de Chengal est un bois dur avec une densité allant de 915 à 980 kg/m3 (Wong, 1982).

Naturellement durable, le cœur du bois n’a pas besoin de traitement supplémentaire pour un usage en extérieur. Par contre, en période de croissance de l’arbre, l’aubier (la partie juste sous l’écorce), peut se dégrader si le bois n’est pas traité. Les tests en conditions extrêmes (graveyard tests) effectués par le FRIM ont montré que le bois de Chengal non traité pouvait durer 14,7 années lorsqu’il était soumis à des conditions climatiques extrêmes (Mohd. Dahlan & Tam 1987). Le Chengal est naturellement résistant aux termites.

Sa résistance est expliquée par des phénomènes mécaniques, comme une lignine très serrée, et par ses propriétés chimiques.
Ses propriétés chimiques, étudiées par l’IKUS (Institut d’étude des remèdes naturels, dépendant de l’UITM – Université Technologique Mara), et qui peuvent expliquer sa résistance, viennent d’une incroyable concentration en polyphénols. La matière extractible des polyphénols représente 1/5 du poids sec de l’arbre.

L’IKUS a découvert de nouvelles molécules d’oligo-stilbènes grâce au Chengal. Ces molécules présentent des structures particulièrement complexes. Si les chercheurs arrivent à modéliser les structures de ces molécules, ils pourraient appliquer ces résultats sur d’autres composés chimiques et découvrir, pourquoi pas, les médicaments de demain !
(voir l’interview du Pr Weber à ce sujet)

(Sources : Plant Resources of South-East Asia, I Soerianegara et RHKJ Lemmens, enquête de terrain Mars 2009)

Ses usages

Le chengal est un arbre qui, par ses qualités chimiques et mécaniques, résiste particulièrement bien aux insectes et à la décomposition. Dans un pays tropical comme la Malaisie, ces propriétés sont justement valorisées et c’est pourquoi l’on trouve quantité d’usages du chengal : les maisons en bois traditionnelles, tout d’abord, avec leurs décorations et accessoires, mais aussi les bateaux, les traverses de voies ferrées, les poteaux électriques, débarcadères, ponts,… On a même retrouvé des moules à biscuits rituels en chengal datant du XIXe siècle. Respecté sans être pour autant vénéré, le chengal mérite le surnom qui lui est donné localement de « king of wood », roi des arbres !

Dans la plus grande partie de la Malaisie péninsulaire, les maisons traditionnelles étaient faites en chengal. Parmi les anciennes maisons, ce sont les seules qui ont résisté d’ailleurs ! Si la maison entière coûtait trop cher, le chengal était utilisé au moins pour les pilotis, la structure principale, et le plancher. Un autre bois était alors utilisé pour faire les murs. Les palais des sultans étaient composés de plusieurs maisons en chengal : une maison pour dormir, une pour recevoir, une pour manger, une pour les invités,…
Ces maisons traditionnelles étaient construites sur pilotis, d’une part pour éviter les débordements d’eau en cas de pluies importantes, d’autre part pour pouvoir effectuer à l’ombre un certain nombre de tâches quotidiennes, enfin pour se protéger des animaux sauvages. Certains pilotis étaient d’ailleurs assez hauts pour laisser passer des éléphants.
Il est raconté que les éléphants aimaient beaucoup se frotter contre les pilotis en chengal, assez résistants pour ne pas s’écrouler sous l’effet de leur poids !

Autrefois, il fallait des années pour fabriquer une maison. Le chengal était coupé, tiré jusqu’au fleuve par des buffles, puis flotté jusqu’au point d’arrivée où des buffles (ou des éléphants pour les sultans) le transportaient jusqu’au lieu de construction de la maison. Il fallait ensuite le faire sécher, ce qui pouvait prendre de six mois à plusieurs années, puis le travailler et enfin assembler la maison. Certains témoignages estiment entre six et dix ans le temps qui était nécessaire à la construction d’une maison. Moins s’il s’agissait de la maison d’un chef de village ou d’un sultan !

L’avènement des machines est venu en même temps que le goût pour les maisons en briques ou en béton, qui dès lors pour des questions de coût, de rapidité de construction, et de « mode » ont supplanté la maison traditionnelle en bois. Celle-ci n’intéresse plus que de rares passionnés… et les touristes !

Les maisons traditionnelles sont construites sans clous, juste par un système d’assemblage. De ce fait, il est possible de démonter complètement une maison et de la réassembler entièrement dans un autre lieu. C’est d’ailleurs ainsi que procèdent les musées et les hôtels de luxe, les seuls intéressés à préserver le patrimoine architectural. Certains ont acheté à des villageois ou à des sultans des maisons vraiment magnifiques ! Ainsi cet homme habitant près de Kuala Terengganu a acheté il y a quarante ans la maison « salon » d’un sultan, qui souhaitait un palais plus moderne, pour seulement 5 000 RM (soit un peu plus de 1 000 euros). Pour restaurer les vieilles maisons, les nouveaux propriétaires rachètent aussi parfois des maisons en très mauvais état pour en faire des pièces détachées. Le chengal neuf est utilisé en dernier recours, car son prix a beaucoup augmenté.

Les ornements des maisons sont aussi en chengal : tuiles décoratives, panneaux sculptés servant à ventiler les maisons, balustrades,… D’autres panneaux sculptés représentant des formules religieuses ou des motifs traditionnels servaient à protéger les maisons contre les influences néfastes ou les accidents. D’ailleurs ceux-ci sont encore utilisés de nos jours.

Une maison en chengal coûte très cher, mais un panneau ou un meuble est plus abordable, et le chengal permet de fabriquer des objets très durables, qu’ils soient utilisés en extérieur ou en intérieur. Portes, barrières, bancs, mais aussi lits, tables, chaises, armoires. Ces meubles n’existaient pas auparavant : les Malais utilisaient juste un coffre pour ranger les vêtements et les ustensiles de cuisine. Ils mangeaient par terre et dormaient directement sur le plancher des maisons, avec un matelas en paille. Les influences chinoise et occidentale ont rendu ces accessoires indispensables.

Ces pièces restent chères, mais ce n’est pas uniquement à cause de la rareté de la matière première. Les sculptures sont faites à la main, surtout celles en « 3D », selon l’expression d’un fabricant.
Pour les rendre accessibles à un plus grand nombre, il définit trois catégories de sculpture : la sculpture en « 2D » dessinée au pochoir et découpée à la machine, la moins chère, la sculpture en « 3D », entièrement sculptée à la main, et la « 2,5 D », un hybride composé de panneaux « 2D » superposés pour donner un effet de « 3D » !

Enfin, certaines sculptures sont de véritables œuvres d’art. Le chengal est alors apprécié par l’artiste pour ses qualités de durabilité : en effet, un artiste souhaite que son œuvre soit visible le plus longtemps possible… question d’ego m’a dit l’un d’eux ! Alors entre sculpter un bois qui disparaîtra au bout de quinze ans ou le chengal qui bien entretenu peut durer des centaines d’année, le choix est vite fait ! C’est d’ailleurs important pour le patrimoine culturel.
D’après Mr Lee, passionné du chengal, cet arbre est lié à la mémoire de la Malaisie. Si les sculptures des siècles passés n’avaient pas été en chengal, les Malaisiens n’auraient rien su de nombreuses traditions, du mode de vie à l’architecture, et même de la biodiversité des différentes époques, représentée sur les panneaux à motifs floraux. Tout autre bois aurait pourri. Ces panneaux sculptés sont les « livres d’histoire » de la Malaisie. Le chengal raconte les racines bouddhiques et hindoues des Malais, puis l’arrivée de l’Islam. Il raconte aussi l’intégration de toutes ces cultures.

Le chengal est un arbre majeur du patrimoine naturel et culturel malaisien. Il servait donc à construire les maisons et est encore utilisé aujourd’hui pour fabriquer du mobilier, les artistes le plébiscitent, et ses propriétés sont encore plus étendues ! En effet, il résiste aussi bien à l’eau douce qu’à l’eau de mer. Ce qui en fait un candidat idéal pour la construction des bateaux.

Les bateaux traditionnels sont fabriqués principalement sur l’île de Pulau Duyong (Ile de la sirène), aux abords de la ville de Kuala Terengganu. Il y a quelques dizaines d’années, il y avait une quarantaine de chantiers en activité. Aujourd’hui, il n’y en a plus que trois ou quatre. Le plus incroyable dans la méthode traditionnelle, c’est que le maître travaille sans plans : en connaissant la longueur et la largeur souhaitées du bateau, le maître peut composer l’ensemble sans avoir recours à des plans.

Les bateaux de pêche sont tous en chengal. Quant aux yachts et bateaux de plaisance, lorsque le bois est préféré à la fibre de carbone, c’est encore du chengal. Ce qui est devenu un luxe a un coût : sur un premier chantier nous avons observé un bateau de 75 pieds de long en construction, pour un coût total de 3,5 millions de Ringgits (presque 800 000 euros).

Sur un deuxième, un soixante pieds à 4 millions. Mais vu la rareté des commandes, ce n’est plus cet artisanat qui met le chengal en péril ! D’ailleurs, la construction de bateaux traditionnels est elle aussi menacée de disparition…

On ne sait plus vraiment comment cela a commencé : est-ce la rareté du bois, et son prix qui a augmenté en conséquence, qui ont détourné le peuple malaisien des maisons et des bateaux traditionnels ? Est-ce l’accès à d’autres matériaux plus abordables ? Ce qui est sûr, c’est que ce patrimoine culturel est directement lié à la protection du patrimoine naturel. Alors quelles sont les menaces qui pèsent sur le chengal et comment y remédier ?

Menaces et solutions

Les inventaires forestiers nationaux malaisiens ont montré que le chengal était de plus en plus difficile à trouver dès les années 80. La diminution en volume et en nombre d’arbres par hectare des chengals de plus de 45 cm de diamètre a été mesurée, que ce soit en forêt vierge ou dans les forêts destinées à l’exploitation.
Même si on le trouve dans toutes les forêts de la Malaisie péninsulaire, il a déjà disparu d’Indonésie et de Thaïlande. Alors pourquoi cet arbre soi-disant résistant à tout est-il aujourd’hui classé comme vulnérable ? Il y a bien sûr plusieurs raisons.

La première raison est naturelle.
D’une part, même si l’arbre appartient à la famille des diptérocarpacées, ce qui signifie « graine avec deux ailes », au cours de l’évolution, la graine a perdu ses ailes… Ce qui rend la dispersion difficile puisque la graine ne « vole » pas, elle tombe sous l’arbre mère. Au bout de quelques années, les jeunes arbres vont alors rentrer en compétition pour la lumière et un nombre très réduit d’entre eux va pouvoir se développer.
Les animaux non plus ne contribuent pas à la dispersion des graines. C’est probablement dû au fort pourcentage d’alkaloïdes dans la résine, substances répulsives. De plus, si les graines au sol ne sont pas mangées par les mammifères, des pertes substantielles sont dues au fait que les animaux les goûtent puis les rejettent (Elourd et al. 1996).

Ensuite, et c’est peut-être la raison la plus importante, l’arbre a une croissance extrêmement lente. Les observations et les études varient, mais en moyenne l’arbre met soixante ans avant d’atteindre la taille légale d’exploitation, en fonction des conditions extérieures. C’est très lent. Mais pour se construire une structure aussi solide, l’arbre a besoin de temps. Or nous vivons dans une société qui n’en a pas ! Poussés par la productivité et la rentabilité à court terme, les hommes ne sont pas intéressés par replanter le chengal. Ils préfèrent traiter chimiquement un arbre moins résistant mais à la croissance plus rapide… Par contre, ceux qui restent sont précieux : un arbre sur pied vaut 50 000 Ringit (10 500 euros environ). On l’exploite, donc, à un rythme dépassant son rythme de régénération naturelle, mais on ne le plante pas.

Les autorités forestières ont fixé depuis 1987 la limite inférieure pour la coupe du chengal à 60 cm de diamètre, alors qu’elle est de 45 cm de diamètre pour les autres arbres. C’est bien, mais ce n’est pas encore suffisant. Pour protéger réellement l’arbre, un expert nous a affirmé qu’il faudrait encore augmenter de 10 à 15 cm cette limite…

De plus, un consultant forestier expliquait que dans les forêts dédiées à l’exploitation (« production forests », en opposition à « protection forests »), les exploitants devaient laisser un certain nombre d’arbres mères par hectare. Or, l’espèce n’est pas spécifiée. C’est un problème car on peut par exemple avoir une zone riche en chengal, le couper pour profiter de sa valeur économique, et laisser des arbres mères d’une autre espèce. Ce qui ne va pas faciliter la régénération du chengal puisque les graines ne voyagent pas !

Si la surexploitation a rendu l’espèce vulnérable, il est important de noter que la coupe illégale n’est pas réellement une menace. En effet, comme le bois illégal est flotté et transporté par voie d’eau, il y a des risques qu’il soit pourri et de mauvaise qualité, alors que le bois « légal » ne comporte pas ces risques. Donc même s’il est moitié moins cher, à 5/6 000 RM la tonne (1 000/1 200 euros) au lieu de 10 000 RM, ce n’est pas rentable pour un acheteur. La corruption liée au trafic de bois est elle-aussi très faible car comme il y a de moins en moins de chengal dans les parcelles exploitables, l’infraction serait trop évidente…

Parmi les menaces bien réelles, citons également celles qui pèsent sur l’écosystème forestier dans son ensemble. Les forêts asiatiques font face à un problème important depuis plusieurs années : la transformation des zones forestières en zones de plantation mono-espèce. Le principal problème vient du palmier à huile. Economiquement très rentable, la production d’huile de palme est essentiellement destinée à l’exportation. Le gouvernement malaisien encourage les propriétaires de parcelles forestières à transformer celles-ci en plantations, à travers un plan de promotion d’une dizaine d’espèces (palmiers à huile, mais aussi hévéa, eucalyptus,…). La culture du palmier à huile bénéficiant des plus forts lobbies, c’est aussi celle qui bénéficie des aides les plus intéressantes : don des graines, prêt à taux zéro avec remboursement en pourcentage des revenus générés, débouchés assurés,…
Le défi pour la forêt est donc d’être plus rentable que les plantations mono-espèces, et cela concerne notamment les forêts d’exploitation puisque leur but est, comme les plantations, la production de valeur économique.

L’histoire du peuple malaisien nous invite aussi à considérer l’aspect sociologique. Pour ce peuple de marins et d’agriculteurs qui a dû se développer entre la mer d’un côté et la jungle pas forcément hospitalière de l’autre, la forêt revêt une importance particulière. Elle est considérée comme « habitée ». Les Malaisiens craignent encore beaucoup les esprits de la forêt, les anciennes croyances n’ont pas disparu, malgré l’islam, religion d’état. Les familles n’envoient pas leurs enfants dans la forêt, les considérant trop petits pour lutter contre les esprits malfaisants. Raser des hectares de forêt est donc considéré comme un acte positif pour de nombreux Malaisiens, puisque cela permet d’éradiquer les fantômes qui y avaient élu domicile. Ils n’en parlent pas ouvertement, c’est donc un fait assez difficile à appréhender pour les étrangers, mais la résistance est bien réelle.
Les dirigeants sont donc partagés entre l’opinion internationale qui leur demande de préserver un maximum de forêt, et la pression des locaux (leurs électeurs…) pour éradiquer ces zones « dangereuses ».

Enfin, l’aspect politique est également à considérer. Il faut se rappeler que la Malaisie est comme une fédération d’états. Ces états sont souverains. La gestion des forêts est notamment du ressort de l’état et non du gouvernement malaisien. Si le système fonctionne très bien dans de nombreux domaines, l’application de programmes environnementaux nationaux est plus compliquée car elle dépend des intérêts de chaque état… Espérons qu’ils s’uniront pour préserver les écosystèmes, ainsi que les espèces endémiques et de grande valeur comme le chengal !

Toutes les personnes rencontrées lors de l’enquête de terrain sont optimistes sur la capacité de la Malaisie à préserver l’espèce. Quelles sont les solutions actuellement mises en place, et pourquoi un tel optimisme ?

Les premières mesures et études concernent l’arbre en lui-même.

D’une part, l’exportation des grumes de chengal est interdite depuis 1970. Seuls les planches et les objets manufacturés peuvent être exportés.
Depuis 1981, une taxe à l’export a été mise en place. Elle a beaucoup augmenté ces dernières années pour atteindre 250 RM / m³ (soit environ 55 euros). Il n’y a pas de quotas concernant le chengal mais cette taxe s’est révélée suffisamment dissuasive.

Ensuite, il existe trois programmes de recherche sur le chengal menés par le FRIM (Forest Research Institute of Malaysia). C’est peu, mais ils ont au moins le mérite d’exister ! Les chercheurs s’intéressent au chengal depuis longtemps : en 1927, des chercheurs avaient mené à Kepong des plantations expérimentales de chengal après avoir constaté la mauvaise régénération in situ.

Les deux premiers programmes actuels concernent l’identification des chengals et la mise en place d’un code-barre ADN. Le troisième, mené par le Dr Raja Barizan RS, est un programme de recherche sur les techniques de plantation améliorées « Improved planting techniques ». C’est-à-dire comment accélérer la croissance du chengal sans qu’il ne perde ses propriétés.
Ce programme de recherche, mené sur un site pilote dans une zone de 5 hectares à Jerantut, a pour objectif de planter du chengal dans les zones dégradées des forêts dédiées à l’exploitation, en utilisant les techniques améliorées pour les tester, et d’établir des lignes directrices pour gérer les zones de plantation dans ces forêts d’exploitation.
La pépinière du FRIM abrite les jeunes plants. Déjà à cette étape, comme tout au long de la croissance de l’arbre, la luminosité est strictement contrôlée : si l’arbre a trop de lumière, il développe des branches basses, puisqu’il n’a pas à chercher la lumière plus haut, donc il n’est pas considéré comme exploitable pour l’industrie. S’il n’en a pas assez, il se développe très lentement. Il faut donc trouver le juste dosage pour qu’il se développe rapidement, mais avant tout en hauteur.
Le Dr Raja Barizan espère faire pousser des chengals exploitables en 20/25 ans. Un beau défi !

Ensuite, il faut également s’occuper de l’écosystème. Les zones protégées le sont efficacement, c’est déjà bien. Mais il faudrait en augmenter le nombre, notamment pour la forêt primaire. Ces Parcs Nationaux et zones protégées devraient suffire à préserver le chengal.
Un petit mot tout de même sur les forêts malaisiennes de Bornéo. Les états de Sarawak et Sabah appartiennent à la Malaisie (le reste de l’île est Indonésien), et il se trouve que même si le chengal n’est pas concerné, les forêts subissent une intense pression de la part d’exploitants peu scrupuleux avec la complicité des autorités. La situation est très sérieuse, et le palmier à huile est une nouvelle fois au centre des polémiques.

Nous, citoyens des pays occidentaux, avons un rôle à jouer ! D’une part en faisant attention à nos achats : l’huile de palme contenue dans les produits biologiques par exemple vient généralement d’exploitations gérées durablement, à privilégier. Par contre, faire attention aux plats préparés, aux biscuits industriels, aux détergents classiques et à de nombreux autres produits, qui contiennent de l’huile de palme et contribuent à la situation décrite.

D’autre part, en privilégiant le bois labellisé, notamment lors de l’achat de bois exotique (parquet, mobilier,…). Par exemple le label FSC est aujourd’hui la certification la plus exigeante et complète qui existe pour limiter la destruction des forêts tropicales et des forêts boréales. Plus la demande en bois labellisé (et réellement contrôlé !)augmentera, plus les propriétaires de concessions se sentiront encouragés à passer à la gestion durable.
L’impact sera certes marginal sur le bois exotique, puisque seulement 4 à 6% de bois tropicaux sont consommés par les pays occidentaux (Europe et USA), mais comme on dit même en Malaisie, les petits ruisseaux font de grandes rivières ! Puisque les standards des labels internationaux sont parfois trop difficiles à atteindre pour la majorité des exploitations des pays en développement, la Malaisie a créé sa propre certification : Malaysian Timber Certification, adaptée au marché local. Cette certification, créée par les industriels du bois, est extrêmement controversée en ce qui concerne les forêts de Bornéo où elle cautionne de la déforestation à grande échelle en lui donnant un label « durable », mais en Malaisie péninsulaire, elle a permis de mettre en place les prémices de la traçabilité, ce qui est un des fondements de la gestion durable. Espérons que le reste suivra rapidement.

Enfin, la valorisation des produits manufacturés comme le mobilier ou les sculptures est positive.
Si à première vue cette activité exploite une espèce menacée, en fait elle est bénéfique au chengal. D’une part, ce sont des petites pièces, qui permettent de maximiser l’usage du bois coupé puisqu’elles sont fabriquées à partir des chutes rejetées par les industries « lourdes ». Auparavant, ces chutes étaient brûlées. Ensuite, le produit fini donne une vraie valeur économique au chengal, ce qui permet de justifier l’importance de le conserver et de le gérer durablement. Et encore une fois, cela évite de remplacer les forêts par des plantations d’espèces plus rentables.

Les commandes publiques, en offrant des débouchés à cette activité, jouent un vrai rôle de sauvegarde et de promotion du chengal : comme ces bus à Kuala Terengganu ou cette sculpture qui orne l’aéroport de cette même ville.

Même si la diminution du chengal paraît maintenant stabilisée, à 1% chaque année, et même si pour un pays tropical, les réserves sont bien gérées, il reste encore des efforts à faire pour préserver l’espèce et son écosystème. Oui, les Malaisiens ont raison d’être optimistes. Ils savent que, puisque le chengal a disparu de Thaïlande et d’Indonésie, c’est leur responsabilité de le protéger. Ce n’est pas un hasard s’il en reste encore en Malaisie ! Mais le chengal est une stratégie à long terme, c’est un arbre qui requiert du temps. Un beau défi dans un monde toujours plus pressé, et une belle leçon de vie !

KL, 5 avril 2009

Le réveil a donc été un peu difficile… J’avais prévu une séance photo l’après-midi, de tourner quelques images de la ville, de me rendre au marché central, et, ma priorité, de trouver enfin le chengal du parc Bukit Nanas !

En fait, rien de tout cela n’a été possible. J’ai bien tenté plusieurs sorties, mais un déluge s’est abattu sur la ville dès le début d’après-midi, pour ne s’arrêter qu’en fin de journée. D’ailleurs même le Grand Prix de Formule 1 a été arrêté avant la fin, les conditions obligeant l’organisation à écourter l’épreuve.

J’ai encore tellement à faire et je dois quitter la Malaisie… J’en suis très triste. Dernier « roti canai », dernier « mango lassi », un au-revoir aux punaises, et aux voyageurs qui ont le plaisir de rester dans la région, et me voilà partie en direction de l’aéroport.
Je rentre en France avec une grande masse d’informations à traiter, et plein de magnifiques souvenirs.

Merci de tout cœur à toutes les personnes rencontrées sur place !

KL, 4 avril 2009

C’est mon avant-dernier jour avant le départ. J’essaye de répartir les dernières tâches à accomplir entre aujourd’hui et demain, tout en n’oubliant pas de profiter aussi de la ville, que je n’ai finalement pas eu l’occasion de visiter, et de la compagnie des personnes très sympathiques que j’y ai rencontrées !

Mais auparavant, mon cerveau était occupé par la problématique des bagages : comment tout rapporter en France sans payer une fortune en excédent de bagages ? En effet, j’ai peu d’effets personnels, mais quelques objets et cadres en chengal pour l’exposition, dont une petite étagère à livres, et des échantillons de bois. Et comme le chengal est un bois très dense, et lourd, j’avais beau retourner le problème dans tous les sens, je ne trouvais pas beaucoup de solutions…

De plus, ce matin, j’avais rendez-vous avec un fabricant d’objets en bois tourné en chengal, rencontré lors de la foire artisanale. N’étant pas de KL, il devait y livrer aujourd’hui une grosse commande et m’avait promis de retrouver des petites pièces plus facilement transportables. Il m’a en effet quasiment donné deux petites pièces, et m’a surtout apporté un merveilleux cadeau : un magnifique morceau d’écorce (de 6 ou 7 kg). Je ne pouvais pas refuser, c’était trop beau et vraiment parfait en vue de l’exposition. Mais j’étais à la fois un peu paniquée car cela n’arrangeait pas mon problème de bagage ! Je crois que je vais passer ma soirée à jouer au Tétris dans mon sac à dos…

Après cette rencontre et ce beau cadeau, je suis partie déjeuner chez des expatriés français (que je remercie !), qui non seulement m’ont très bien accueillie mais qui ont eu en plus la gentillesse de me proposer de se charger de mon excédent de chengal. Quel soulagement !

Pour mon dernier soir à KL, j’ai invité Sanjit le photographe et son amie Ravin à dîner. J’ai passé une excellente soirée. La ville était encore plus animée que d’habitude car le lendemain avait lieu le Grand Prix de Formule 1. Les fans s’étaient parés des couleurs des écuries : chemises rouges, jaunes ou bariolées, l’important était d’afficher son enthousiasme. Moi-même pourtant peu fan de ce sport, j’ai failli me laisser convaincre d’y aller, ne serait-ce que pour découvrir les raisons d’un tel engouement pour des voitures qui tournent en rond, mais la raison et tout ce que j’avais encore à faire lors de ma dernière journée ont eu raison de mon hésitation.
J’ai malgré tout expérimenté la vie nocturne de Kuala Lumpur pour célébrer une mission riche en informations et en rencontres passionnantes !

KL, 3 avril 2009

Hier, de fortes pluies et un rendez-vous annulé m’ont permis de dédier ma journée à des tâches administratives qui s’accumulaient. Et aujourd’hui, je suis encore à KL, en ville. Je pensais me retrouver beaucoup plus dans la nature avec ce projet, et comme la vie est plein de surprises, je me retrouve à parler de nature avec des citadins passionnés…
Comme Hilary, cette journaliste du Star qui m’a interviewée ce matin. Deux passionnées d’environnement, ça donne une interview, puis un déjeuner, puis comme elle a eu la gentillesse de m’approcher de mon rendez-vous suivant loin du centre-ville, on a eu une heure de plus pour parler. Et nous avons pu constater une fois de plus que le monde est petit : nous nous sommes rendu compte qu’elle connaissait Shao Yi, la Malaisienne qui m’avait parlé du chengal pour la première fois, l’année dernière sur l’île de Sulawesi (Indonésie) !

Puis j’ai retrouvé le Dr Jean-Frédéric Weber, le chercheur que j’avais rencontré au tout début de mon séjour, cette fois-ci dans son laboratoire. C’était impressionnant. Nurhuda, doctorante qui travaille dans son équipe, m’a montré ces fameuses molécules d’oligo-stilbenes qui par leur nombre et leur concentration donnent au chengal sa résistance aux bactéries. Durant notre discussion, elle m’a avoué qu’elle voyait la beauté des molécules, mais plus celle des plantes. Quand elle se promène avec ses amis, elle n’apprécie pas vraiment la beauté du paysage, juste celle des combinaisons d’atomes. Et cette situation lui convient très bien…
J’ai aussi pu visiter le laboratoire, ce qui pour une novice en chimie est très impressionnant. J’ai observé les chercheurs à l’œuvre. Quelle patience il faut pour préparer les échantillons, les éprouvettes, les étiquettes, et attendre les résultats. Encore un métier de passionnés !

De retour à la guesthouse après cette journée bien remplie, je me suis un peu détendue en passant la soirée à discuter avec un petit groupe de voyageurs qui y séjournent également…

KL, 1 avril 2009

Journée « busy busy ». En malaisien, comme en indonésien, pour insister sur un mot ou pour le mettre au pluriel, on le répète. Les gens qui me voient courir partout d’un rendez-vous à l’autre me disent tout le temps « busy busy ». Et oui !

Première destination de la journée, le Lycée Français, cette fois-ci pour rencontrer les élèves de 5ème, avec pour objectif de lancer un Itinéraire de Découverte sur le chengal et plus généralement sur la forêt, avec Elisabeth Vos, professeur de SVT qui décidemment m’aura activement soutenue tout au long de mon séjour, et Benjamin Durand, professeur de physique-chimie.
J’ai donc présenté aux élèves mon métier, mon projet, et le chengal. Je compte sur eux pour devenir des ambassadeurs du message, j’ai donc tenté de les intéresser au projet ! Les travaux seront prochainement à découvrir dans l’espace collège du site Plante & Planète. Leur génération sera tellement concernée, tellement impliquée, ce ne sera plus un choix de vie mais une obligation. Autant le faire de bon cœur et en conscience. L’échange s’est très bien passé et j’ai une fois de plus apprécié ce moment.
Par ailleurs ils m’ont amusée parce qu’à la pause, ils se mettaient des poissons dans le dos… Je suis retombée quelques instants en enfance, depuis le temps que je n’avais pas vécu cette tradition.
Après deux heures passées ensemble, je les ai quittés en attendant avec impatience de voir leurs futures contributions. Un grand merci aux élèves et aux professeurs !

L’après-midi, j’ai commencé par retourner une fois de plus au FRIM, dans le but de visiter la pépinière qui contient des jeunes plants de chengal. Arrivée un peu en avance (avec les embouteillages, je préfère prévoir de la marge), je me suis assise près d’une mare qui a attiré mon attention : un « fish spa ». Ils en proposent en ville, mais c’est payant. Là, c’était gratuit, alors j’ai tenté. Le but : mettre ses pieds dans l’eau et attendre que les poissons nettoyeurs fasse le travail. Les deux premières minutes, je ne savais pas si j’allais pouvoir tenir le quart d’heure recommandé… Avoir dix poissons sur chaque pied qui viennent grignoter les peaux mortes provoque des sensations étranges. Entre gloussements et fous rires, j’ai vécu mon propre 1er avril…
Puis, les pieds parfaitement nettoyés, je suis partie voir les jeunes plants dans la pépinière. C’est ma journée « jeune génération » ! Puis je suis partie avec Rahim le ranger et Elisabeth Vos faire une petite promenade de repérage pour la visite des 5eme, même si de mon côté je serais en France à ce moment-là. Enfin les arbres, les vrais !
Et pour finir, j’avais rendez-vous avec la responsable du programme forêt de la MNS, Malaysian Nature Society. Nous avons parlé respect des règles et labellisation. Un rendez-vous assez technique, mais à ce stade de mes recherches, j’étais suffisamment compétente sur ces sujets pour que l’échange soit fructueux.

Quelle journée ! Chargée mais passionnante… et ce n’est pas fini. Ce soir, je vois encore un sculpteur croisé à la foire artisanale, puis je pourrais enfin prendre un peu de repos. Malgré la fatigue, je n’ai pas du tout envie de rentrer en France, même si je sais que Plante & Planète me promet d’autres merveilleux moments.

KL, 31 mars 2009

Ma journée a été marquée par un rendez-vous avec Mr Roda, encore un Français, dont on me parlait depuis le premier jour de mon arrivée en Malaisie. Chercheur en économie sur le lien entre développement économique et exploitation des ressources forestières, sa connaissance du système forestier malaisien m’a donné quelques réponses à des questions que je me posais au fur et à mesure de mes entretiens.

Il était plutôt positif sur les problématiques de conservation d’espèces forestières endémiques. En effet, d’après lui, parmi tous les pays tropicaux dans le monde, deux pays protègent relativement bien leurs forêts, la Malaisie et le Costa Rica. Les parcs nationaux sont globalement bien gardés, ce qui est plutôt positif car le chengal est bien présent dans ces parcs où le braconnage est rare.

Par ailleurs, il m’a rappelé ce que j’avais entrevu plusieurs fois : les Malaisiens n’aiment pas vraiment la forêt, qui leur apparaît comme un lieu hostile et rempli de fantômes. D’ailleurs les parents n’aiment pas envoyer leurs enfants dans la forêt tant qu’ils sont trop petits pour lutter contre les forces maléfiques. Leur demander de la protéger est contre-nature pour eux. Les instances dirigeantes cherchent donc l’équilibre entre la pression internationale pour conserver les forêts, et les demandes des locaux, leurs électeurs, pour les remplacer par des terrains cultivables.

Nous avons eu une conversation très intéressante sur la société malaisienne. Finalement c’était bien que je rencontre Mr Roda vers la fin de mon séjour, car ses observations sont venues compléter, infirmer ou confirmer, mes ressentis. C’était aussi un entretien passionnant car il connaît la plupart des forêts tropicales de la planète. Chercheur détaché par le CIRAD, son avis et son recul par rapport à la situation locale m’ont permis de mettre mes observations en perspective.

Je me suis ensuite rendue à nouveau au parc de la Tour KL, « Bukit Nanas », pour revoir le petit chengal de 3 ans. Je l’accorde sans problème, un bébé arbre n’est pas aussi attendrissant qu’un bébé animal, mais il faisait beau et pour être honnête, je cherchais le spécimen adulte que je n’ai une fois de plus pas trouvé. Le garde forestier du parc m’a reconnue, et cette fois m’a dessiné une sorte de carte au trésor pour que la prochaine fois je le trouve. La pluie s’est remise à tomber, c’était donc une fois de plus partie remise. Vu qu’il me reste à peine cinq jours avant de partir, je vais revenir très vite !

KL, 30 mars 2009

Aujourd’hui, je vais initier au chengal la classe de 6ème du Lycée Français de Kuala Lumpur. Je suis ravie car les interventions dans les collèges me plaisent particulièrement. Les élèves sont assez grands pour comprendre les enjeux dont on leur parle, mais gardent fraîcheur et curiosité.
Les CM2 se sont finalement joints aux 6èmes, et la présentation a été très animée grâce à toutes les questions que les élèves avaient à poser.
Ils étaient vraiment surpris que les adultes ne soient pas intéressés par planter des arbres parce qu’ils mettent trop de temps à pousser et que seuls leurs enfants ou les générations suivantes en bénéficieraient. La notion de profit immédiat est encore éloignée, et tant mieux ! Leur volonté de comprendre et la diversité des questions m’ont vraiment fait apprécier ce moment.

Revenue à l’hôtel vers 16h00, j’avais un rendez-vous téléphonique avec un consultant en ressources forestières, Mr Lim Tech Wyn. Jusque-là, j’associais le concept de rendez-vous téléphonique à être assise derrière un bureau avec un ordinateur sous les yeux, j’ai redécouvert le concept en étant assise sur mon lit à punaises un carnet posé sur les genoux ! Mais c’était ma seule chance d’obtenir des informations de ce monsieur qui n’avait pas d’autre créneau à me proposer dans la semaine. Et cela valait le coup !

Encore une bonne journée, le compte à rebours est lancé et j’ai encore tellement à faire…

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